Des projets comme s’il en pleuvait ! Poussées par un secteur tertiaire en pleine explosion, les entreprises nantaises – anciennes et nouvelles arrivantes -, dépoussièrent leurs systèmes d’information au pas de charge : nouveaux services de gestion des clients pour la SNCF, extranets pour les fournisseurs des magasins Système U, liaisons intranet entre les multiples agences du Crédit Agricole, optimisation des administrations locales… A Nantes, les nouvelles technologies servent les stratégies d’une ancienne économie en profonde mutation.Symbole de cette suractivité nantaise, l’arrivée du service informatique voyageurs (DSIV) de la SNCF constitue un véritable événement. “C’est Nantes qui a recueilli la majorité des suffrages de nos agents “, souligne Jean-Pierre Gilbert, responsable de la délocalisation de la DSIV. Le choix de l’implantation de ce service de cinq cents personnes a été réalisé par sondage auprès des salariés.
Un secteur bancaire en pleine mutation technologique
“A la pointe du progrès, nos projets visent à assurer le service de la SNCF de bout en bout. Nous créons ainsi une nouvelle information distribuée “, explique Jean-Pierre Gilbert. La DSIV poursuit la réalisation de ses projets tournés vers l’ensemble des clients de l’entreprise publique : modifications des informations aux voyageurs dues à la mise en route du TGV Méditerranée et aux nouveaux trains Corail, marketing relationnel (grands voyageurs, fidélisation, interface avec le site Sncf. com) et autres systèmes de billettique liés aux parcours multimodaux (trains, autobus ou tramways).Le secteur bancaire, traditionnellement fort à Nantes, est lui aussi en pleine mutation. Fini les organisations redondantes et inefficaces. Le GIE Dialog, prestataire informatique interne du Crédit Agricole Ouest depuis dix ans, rassemble et structure ses équipes par métier au service des six cent cinquante agences des Pays de Loire et d’une partie de la Bretagne. L’ancienne division, transformée ce mois-ci en société, comptera bientôt trois cent cinquante personnes mobilisées autour d’une série de projets novateurs : “Pendant les travaux, les projets continuent, sourit Pierre Holsteyn, directeur général. Notre système d’information doit être accessible et disponible en permanence et par tous les canaux : c’est un véritable défi !” Disponibilité et sécurité des systèmes, réseaux et télécoms (réalisation d’une infrastructure télécom IP reliant toutes les agences), accès internet sur tous les postes, datawarehouse pour la gestion des clients, renouvellement des technologies logicielles sur les postes de travail qui deviennent légers et, bien sûr, euro…, les projets font appel à toutes les technologies, du Cobol à Java.Côté distribution, l’intrusion des nouvelles technologies s’insère dans l’existant. Car, pour l’instant, “ce n’est pas avec du Java que les camions partent à l’heure ! “. Responsable de la DSI de Système U Ouest, Christian Brisou remet les choses à leur place. Les multiples projets qu’il dirige – intranet, extranet, fidélisation client, systèmes de pilotage – ne remplacent cependant pas les fondements de son système d’information, réalisé sur AS/400, et dont la fiabilité est bien entendu stratégique.Il n’empêche que le spécialiste de la grande distribution rejoint peu à peu les places de marché déterminantes dans le secteur. Avec, à moyen terme, un impact lourd sur le système d’information de l’entreprise. A court terme, l’extranet fluidifie l’échange d’informations, notamment avec les fournisseurs de produits ” U “, pour éviter la rupture de stocks. Quant à l’intranet, permettant de diffuser et d’échanger les informations internes entre tous les points de vente, il remporte un réel succès. “La prochaine version est une remise en cause totale de l’architecture technique. Nous voulons que les utilisateurs puissent effectuer leurs publications tout seuls “, explique Bernard Rolland, responsable des études.
Le Cete fait partie des systèmes d’information en pointe
Loin d’être en reste, l’administration montre la voie vers les technologies plus complexes. Alors que Nantes garde l’image à la fois désuète et gargantuesque des fichiers centraux de l’état civil (pour les Français nés à l’étranger) ou du casier judiciaire national, le centre d’études techniques du ministère de l’Equipement (Cete) fait partie des nombreux systèmes d’information en pointe : “En tant qu’administration, nous pâtissons moins des objectifs de rentabilité imposés dans les entreprises “, explique Michel Colcanap, responsable de la division informatique du Cete. Au menu, la cartographie sur internet : le projet Epicure permettra de diffuser les plans d’occupation des sols des communes. Un projet complexe. “Nous devons à la fois innover au niveau de la cartographie interactive et protéger nos systèmes d’information contre toute intrusion.” Le suivi du trafic routier en temps réel fait également partie des chantiers en cours.Toutes ces énergies, qui se concentrent sur la modernisation de Nantes et sur son tissu économique, sont en passe de créer une véritable dynamique de développement fondée sur les technologies de l’information. Collectivités territoriales – ville de Nantes, communauté urbaine, région… -, chambre de commerce, agence pour le développement économique de l’agglomération nantaise et technopole multisite Atlanpole : leurs actions se joignent et s’entrecroisent pour attirer et retenir les bonnes idées. Témoin, le contrat signé par la ville pour se doter d’un nouvel ensemble de mobiliers urbains comprenant cent cinquante bornes multimédias. L’objectif ? Offrir à chaque Nantais son courrier électronique, consultable gratuitement sur ces bornes. Un projet réalisé par le concessionnaire Dauphin-Adshel, et qui représente un investissement de 170 millions de francs. “L’objectif est de rétablir un lien social. Grâce aux nouvelles technologies, le citoyen devient actif “, explique Vincent Piot, directeur général de Dauphin-Adshel en France.Autre projet, piloté par la Communauté urbaine cette fois, la mise en ?”uvre d’un réseau haut débit composé de groupes fermés d’utilisateurs, à destination des collectivités locales, du secteur hospitalier, ou encore des établissements de l’enseignement et de la recherche. A la fin de 2002, la ville disposera ainsi de son propre réseau en fibre optique, qui viendra s’ajouter au réseau breton et à celui du département.Pour servir ce dynamisme, les SSII sont évidemment sollicitées au premier chef. “Les places de marché nous propulsent dans des problématiques nouvelles en termes d’outils, de systèmes et de formation. Cela nous oblige à recourir à des prestataires externes, tant que les technologies ne sont pas parfaitement maîtrisées en interne “, indique le responsable des études de Système U. Une dynamique qui n’est pas prête de se tarir au pays nantais.
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