01 Informatique : Quelle vision avez-vous du marché européen et français en matière d’externalisation de services informatiques ?N.R. Narayana : La France est l’un des pays européens les plus avancés en matière de technologie, ayant toujours su s’adapter aux évolutions liées à l’innovation. Je pense notamment au Minitel,
qui a vu le jour chez vous. Quant à l’externalisation dans le domaine informatique, elle n’en est qu’à ses débuts en France. Cela s’explique par la taille de vos projets en matière de systèmes d’information ici, les projets moyens
représentent entre 1 et 2 millions de dollars, contre 5 à 10 millions aux Etats-Unis. Cette taille étant moindre, la solution de l’externalisation est moins fréquemment envisagée.Comment considérez-vous les DSI français par rapport à leurs homologues étrangers ?J’ai constaté qu’en France la prise de décision sur les questions liées à l’informatique était très décentralisée. Si, aux Etats-Unis, un DSI unique a autorité sur toutes les équipes en charge des systèmes d’information, c’est moins
le cas en Europe en général et en France, en particulier. Un prestataire souhaitant obtenir quelque chose pour l’ensemble d’une multinationale devra convaincre un nombre plus important d’interlocuteurs.Que vous demandent les DSI français recourant à vos services ?Ils recherchent la solution permettant de réduire le temps nécessaire à la mise sur le marché des produits de leur compagnie. Dans cet esprit, les DSI attendent donc qu’une entreprise leur assure le meilleur rapport qualité/prix. Je
constate sur ce point que, désormais, les DSI français sont de plus en plus systématiquement impliqués dans les décisions stratégiques des entreprises.Infosys a recruté 6 000 personnes entre mars et décembre 2003. Comment intégrez-vous ces nouveaux collaborateurs ?Dans les douze derniers mois, nous avons reçu 956 000 candidats. Seuls 7 000 ont été sélectionnés. Il s’agit à 80 % de jeunes diplômés, qui suivront une formation interne de quatre mois après leur embauche.
Ils travailleront, ensuite, comme assistants afin de se familiariser avec nos méthodes de travail. Et, six mois après leur entrée chez Infosys, ils commenceront à travailler chez nos clients.L’Europe représente 17 % de votre chiffre d’affaires. Quel est votre objectif pour l’avenir ?Nous voulons que l’Europe représente 25 % de notre chiffre d’affaires dans les deux à trois prochaines années. A ce jour, nous sommes présents dans sept pays de l’Union européenne. Et notre chiffre d’affaires mondial devrait
s’élever à 1 milliard de dollars en 2004. Dont environ 70 % réalisés aux Etats-Unis.Constatez-vous effectivement un regain d’intérêt des DSI français pour l’externalisation des services informatiques ?Assez logiquement, les DSI recherchent une prestation d’un haut niveau de qualité à moindre coût, dans des délais d’intervention de plus en plus rapides. Et, dans ce cas, l’offshore représente une solution
pertinente. Nous sommes, en effet, capables de mettre à disposition d’importants volumes d’informaticiens expérimentés en un temps très court.Etes-vous conscient des conséquences que cette externalisation peut avoir sur l’emploi en France ?L’offshore ne se justifie que s’il permet d’apporter au client final une réelle valeur ajoutée. La spécialisation de l’Inde dans le domaine informatique nous permet de prétendre à la maîtrise d’un réel
savoir-faire en la matière. Il ne faut pas percevoir cette conséquence de la mondialisation comme un danger. Bien au contraire !
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