Lors de Sapphire 2000, qui s’est tenu à Berlin en mai dernier, SAP a lancé une vaste opération marketing pour son portail mySAP. com. Ce fut l’occasion pour Hasso Plattner, président et cofondateur de la société, de déclarer que celle-ci ne pro- pose pas seulement un produit de back office, mais aussi un produit de front office, une plate-forme d’intégration sur Internet.SAP a lancé en octobre dernier son offre mySAP. com. Il vient d’en faire la démonstration publique lors de Sapphire 2000. Comment les entreprises françaises utilisatrices de SAP ac- cueillent-elles cette offre ? C’est tout le c?”ur de notre débat. MySAP. com ne répond pas aux préoccupations des entreprises françaises. Il arrive trop tôt, et se trouve à des années-lumière des besoins réels de nos entreprises. Vous savez, les entreprises françaises finissent à peine d’installer le progiciel de gestion intégré R/3. Elles cherchent à stabiliser leur système d’information. Dans le club USF (club des utilisateurs SAP francophones), la majorité des entreprises françaises échangent des informations sur leur installation de R/3. Nos adhérents ont clairement identifié leurs besoins. Il s’agit des logiciels de CRM (Customer Relationship Management) et des outils de gestion de la chaîne logistique globale, mais pas de mySAP. com. Mais la situation s’éclaircit. Les sociétés françaises ont des enjeux d’entreprise différents de ceux de SAP.Vous semblez dire que SAP ne prend pas vos besoins en compte. Quel est l’état de votre relation avec cet éditeur ? Cela se passe comme entre des gens mariés. SAP oublie que nous sommes des partenaires et que, pour nous utilisateurs, il doit répondre à nos besoins dans ses décisions stratégiques. Le fait est que cet éditeur veut utiliser les clubs des utilisateurs comme des canaux pour véhiculer ses points de vue dans l’entreprise. Seulement, en retour, il faudrait qu’il tienne compte de nos besoins, de nos opinions, et qu’il utilise les clubs pour prendre en compte les retours d’expérience des entreprises. Par exemple, SAP veut nous pousser vers la version 4. 6. Trente entreprises, soit 10 % de nos adhérents, sont équipées de R/2. Personne ne sait encore à quel moment elles passeront à R/3.Le club USF a tenu une assemblée générale en octobre dernier, à l’occasion de son dixième anniversaire. Quelles ont été les grandes décisions prises lors de cette réunion ? Le club a grandi, à l’image de SAP. Au moment où cet éditeur se renforce et pratique un nouveau métier, l’e-business, il fallait que l’USF repense son rôle pour mieux traiter le problème de l’utilisateur. Notre objectif est d’exprimer notre vision et de peser dans les prises de décision stratégiques de SAP. Pour y parvenir, nous systématisons les rencontres entre le comité exécutif de l’USF et les dirigeants de SAP en France. En termes de communication, nous avons redéfini deux axes. En interne, nous élargissons notre champ d’expression par des forums de discussion sur la manière de gérer l’association. En externe, nous avons ouvert un site Internet : www.club-usf.asso.fr. Ainsi, l’ensemble des entreprises clientes de SAP connaîtra notre existence et sera informé sur nos activités.
L’USF veut participer à la stratégie de SAP
Il apparaît que la relation entre SAP et l’USF, le club des utilisateurs SAP en France, est loin d’être équilibrée. Du coup, l’USF ne veut plus se cantonner au rôle qu’il a toujours joué. C’est-à-dire travailler en commissions, élaborer des cahiers des charges pour réclamer des réajustements sur le progiciel de SAP, qui peuvent même être ignorés. Cette association exige de se faire entendre sur le registre des choix stratégiques de l’éditeur. Y parviendra-t-elle ? Là est toute la question. Dans tous les cas, SAP a tout intérêt à ne pas négliger les besoins réels de ses utilisateurs dans sa stratégie de conquête de nouveaux marchés à travers Internet. En effet, le succès de mySAP. com passe avant tout par l’accueil que la base installée de l’éditeur lui réservera.
ISa
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