Avec le déclin de vente de CD, la musique se cherche de nouveaux modèles. Ces temps-ci, la mode est au financement des artistes par les internautes.
Après NoMajorMusik il y a quelques jours, c’est au tour de
MyMajorCompany d’inviter tout un chacun à produire les musiciens qu’il aime dans différents genres musicaux : R&B, pop, jazz etc.Le site présente un panel d’artistes présélectionnés. Le profil de chaque musicien est détaillé dans une fiche. Grâce à celle-ci, le public peut écouter en streaming des morceaux de sa composition, ou encore
regarder ses photos afin d’appréhender son univers.S’il est séduit, l’internaute peut choisir de co-financer l’album en achetant une ou plusieurs parts d’un montant de 10 euros chacune. ‘ Nous n’avons pas l’impression de faire porter les frais de lancement
aux internautes. Le montant moyen de la participation sera très faible, compris entre 10 et 20 euros. Ceux qui soutiendront leur artiste ne le feront pas dans une optique de spéculation financière. Il s’agit plutôt d’une nouvelle sorte de
mécénat ‘, considère Simon Istolainen, cofondateur de MyMajorCompany avec Michaël Goldman.La collecte de 70 000 euros est nécessaire pour enregistrer un album en studio. ‘ Pour nous, c’est le montant minimum à investir pour lancer la carrière d’un artiste. Nous ferons également appel aux
diverses aides à la production mises en place par la SCPP (1) ou les éditeurs de musique. Au final, 100 000 euros seront investis sur chaque artiste ‘, précise Michaël Goldman.Les comptes des artistes présentés restent ouverts sans limite de temps, jusqu’à ce que la somme soit réunie. Si le candidat souhaite cesser d’en appeler aux internautes, son compte est clos, et les internautes concernés voient leur
compte recrédité pour miser sur un autre artiste. Ils peuvent aussi se faire rembourser.Si le disque voit le jour, chaque ‘ mécène ‘ touchera un pourcentage sur les ventes d’albums en fonction du montant investi. Au total 30 % des revenus issus de la vente physique ou
numérique seront partagés entre les différents producteurs.
Participer aux choix artistiques
Commes les professionnels, les internautes seront appelés à se prononcer sur l’évolution de carrière de leur poulain. Le choix de la pochette de l’album par exemple sera soumis au vote.
‘ Les artistes pourront
également solliciter les internautes. L’un des musiciens que nous avons sélectionné hésite entre deux refrains sur l’une de ses compositions. Plutôt que de donner notre avis, nous lui avons suggéré de faire appel à ses producteurs [les
internautes, NDLR] ‘, raconte Simon Istolainen.Dans un monde où les maisons de disques sont de plus en plus rétives à produire de jeunes talents, le Web apparaît comme une alternative. Plusieurs sites ont développé
des concepts équivalents à l’instar des français
Spidart,
Zikpot,
NoMajorMusik, ou de l’allemand
Sellaband.Pour autant, MyMajorCompany ne se considère pas comme un concurrent des ‘ majors ‘. Au contraire. La jeune société est sur le point de signer avec l’une d’elles pour
‘ commercialiser ‘ ses artistes sur les canaux classiques et les plates-formes numériques.Pour les jeunes musiciens, opter pour une coproduction à la mode du Web 2.0 c’est aussi se garantir plus de revenus. ‘ Les majors reversent entre 7 et 10 % des ventes sur les disques, coûts de distribution
inclus. Nous leur reversons une part supérieure de 14 % sur les ventes [20 % hors distribution, NDLR] ‘, précise Michaël Goldman. A condition toutefois qu’ils trouvent leur public…
(1) Société civile des producteurs phonographiques.
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