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My kindle is rich

Amazon lance son livre électronique un peu partout dans le monde. Un appareil séduisant, au fonctionnement original, mais qui s’adresse avant tout aux anglophiles.

Lire ce numéro de l’Ordinateur individuel sur un terminal électronique spécifique, ça vous dirait ? Malheureusement, ce n’est pas encore possible (même si nous commençons à y réfléchir…). En tout cas, les appareils qui le permettraient (Reader de Sony, Bookeen de Cybook, iRex…), plus communément appelés livres électroniques, commencent à faire leur percée. Signe que le marché se développe, Amazon a décidé de commercialiser un peu partout dans le monde son Kindle, qu’il réservait jusqu’à présent à l’Amérique du Nord. Mais, malgré ce lancement international, ce produit reste tout de même très… américain.Pour obtenir le Kindle, pas question de vous rendre dans une grande surface ou dans votre magasin de produits électroniques préféré. Il ne s’achète qu’en ligne, et uniquement sur le site américain d’Amazon. La lecture de sa fiche technique impose donc de maîtriser un tant soit peu l’anglais. La commande aussi… sans oublier l’utilisation de l’appareil : les menus n’ont pas été traduits, ni même le Kindle Store, la boutique en ligne à laquelle on accède directement via l’appareil pour acquérir des ouvrages dématérialisés. Dans le même ordre d’esprit, le clavier ? qui sert à rechercher des livres et à les annoter en cours de lecture ?, est de type Qwerty et ne propose aucun des caractères accentués utilisés dans les langues autres que l’anglais. Pour les réfractaires à la langue de Shakespeare, l’affaire se présente mal ? même si, pour Amazon, le public ciblé est éminemment technophile et donc, selon sa logique, à l’aise avec l’anglais.Le premier contact avec le Kindle est cependant positif. L’appareil est très fin et léger : moins de 1 cm d’épaisseur, un poids inférieur à 300 g… Son encombrement est bien moindre que la plupart des livres dans leur édition papier originale. La surface de l’écran ? 9 x 12 cm ? est proche de celle d’une page de livre de poche. En fait, le terme d’écran n’est pas vraiment approprié. Le Kindle, comme la plupart de ses concurrents, emploie un procédé d’encre électronique et affiche textes et graphiques en noir et blanc. Il ne s’agit pas d’une dalle LCD rétroéclairée. Avantage : en plein soleil, la page est parfaitement lisible. Inconvénient : dans la pénombre ou l’obscurité, la lecture devient impossible. Mieux vaut prévoir une petite source lumineuse pour les moments d’insomnie…

Pratique dans les transports

Acheter du contenu est un jeu d’enfant. Car l’appareil est livré configuré : il est associé à votre compte Amazon et à votre carte bancaire, ce qui simplifiera vos achats futurs. En outre, aucun réglage réseau n’est nécessaire. Le Kindle embarque en effet une puce 3G et se connecte automatiquement au réseau, sans qu’on ait à souscrire d’abonnement chez un opérateur. La récupération des ouvrages (plus de 360 000, plusieurs dizaines de quotidiens et de magazines) s’effectue ainsi par le réseau cellulaire, sans surcoût. Pour cela, Amazon a passé un accord avec AT&T, qui autorise le téléchargement de livres électroniques dans tous les pays couverts par l’opérateur téléphonique américain et ses partenaires. Vous pouvez donc voyager à l’étranger avec votre Kindle et acheter sur place de nouveaux ouvrages, au même tarif.Quid du confort de lecture ? De ce côté-là, rien à redire. L’afficheur est particulièrement lisible, la taille du texte confortable (avec la possibilité de modifier la taille de la police de caractères). Le format du Kindle est, lui, très pratique : pas de gêne dans les transports comme avec les quotidiens, pas de poignet douloureux comme avec les gros pavés. L’ergonomie, un peu austère, des menus et des boutons de commande est cependant perfectible. Bonne surprise au niveau de l’autonomie : en coupant la connexion sans fil, l’appareil est utilisable pendant environ deux semaines. Avec la 3G activée, on tombe à quatre jours. Au final, notre opinion est mitigée : l’appareil est globalement agréable à utiliser, mais inadapté aux spécificités locales. Et même avec un dollar faible, son prix, d’environ 240 euros, ne le met pas à la portée de tous…

Quelques fonctions expérimentales

En bonus, Amazon a doté son Kindle de quelques fonctions supplémentaires, qualifiées d’expérimentales : navigation Web (très) basique, lecture de MP3 tout en feuilletant un ouvrage électronique et, surtout, synthèse vocale. Le Kindle lit ainsi vos livres à haute voix… Le résultat est risible en français, mais très convaincant en anglais !

Annotations à la volée

En cours de lecture, vous pouvez surligner des passages d’un texte et même saisir des annotations à l’aide du clavier intégré. Un peu comme si vous écriviez des notes dans la marge d’un livre. Il faudra en revanche vous passer des accents et caractères spéciaux : le clavier Qwerty en est dépourvu.

Peu de contenus en français

Amazon revendique plus de 360 000 ouvrages disponibles pour son Kindle. Mais sur cette quantité, seule une minorité sont en français. Ce sont essentiellement des classiques de notre littérature. Pour les nouveautés, il faudra repasser… ou les lire en anglais. Des quotidiens et magazines sont également proposés, mais, parmi les français, seuls Le Monde et Les Echos ont été adaptés.

Un fonctionnement sans fil

Équipé d’une connexion 3G déjà paramétrée, le Kindle permet de se connecter sans fil au site d’Amazon (ou, plus précisément, au Kindle Store) et de télécharger des ouvrages et des périodiques en une poignée de secondes. Le tout sans surcoût lié à la connexion. Pour de nombreux livres, un extrait gratuit est disponible, histoire de se mettre l’eau à la bouche.

Une version sinon rien

On ne peut pas dire qu’Amazon ait fait des efforts d’adaptation aux particularités locales. Quel que soit le pays, le clavier est en Qwerty, les menus sont en anglais, tout comme la majorité du contenu proposé… Et pour la recharge de l’appareil, seule une prise secteur au format américain est fournie. Heureusement qu’on peut recharger le Kindle en USB sur un ordinateur !

Le confort de l’électronique

Lorsqu’un livre est imprimé, pas question de grossir la taille du texte s’il vous paraît trop petit… à moins d’utiliser une loupe. Avec le Kindle, il suffit d’appuyer sur un bouton. Les caractères les plus petits correspondent à ceux d’un livre de poche.

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Christophe Gauthier