Un premier catalogue de 300 000 titres vendus 99 centimes d’euro l’unité, des albums à 9,99 euros, des fichiers au format Microsoft (wma) que l’utilisateur ne pourra pas lire sur tous les baladeurs numériques,
30 secondes du morceau en écoute avant l’achat… Le nouveau site de téléchargement de musique de la Fnac ne bouleverse pas la donne.Le lancement, samedi 18 septembre, de FnacMusic donne un peu l’impression qu’en un an, peu de choses ont évolué sur ce marché. Les débats sont les mêmes, les protagonistes ont toujours du mal à s’entendre. La Fnac avait pourtant
promis, au début de l’été, que les fichiers en vente sur son site pourraient être lus sur n’importe quel baladeur, l’iPod d’Apple compris. Elle avait pour cela développé un outil de transcodage permettant de prendre en charge tous les formats audio
et DRM (gestion des droits d’auteur).Or on sait que, justement, Apple refuse de licencier sa technologie de DRM, obligeant les utilisateurs de son baladeur à acheter en ligne sur iTunes Music Store. De leur côté, les grandes maisons de disques ne veulent pas de cette
interopérabilité des formats, qui implique de baisser le degré de protection des fichiers musicaux.Devant les difficultés à conclure des accords avec les majors, la Fnac avait dû repousser le lancement du site, prévu initialement pour l’été. Finalement, elle s’est inclinée devant les exigences des uns et des autres.
‘ Cela handicape sérieusement le marché, maintient Christophe Cuvillier, directeur général international filiales et développement de la Fnac, mais nous avons décidé de respecter les souhaits des maisons
de disques et le droit des artistes. Du coup, nous avons accepté la non-interopérabilité de notre site ‘. En réaction, les magasins prévoient d’apposer un logo sur les baladeurs compatibles avec le site. Mais ils n’iront pas
jusqu’à dire que l’iPod est incompatible. Il faut bien vendre.
Réédition sur le site d’?”uvres indisponibles sur CD
Il reste que tout n’est évidemment pas verrouillé. Chaque fichier acheté sur FnacMusic pourra être gravé sept fois sur CD et transféré cinq fois sur un baladeur. L’interopérabilité n’est elle-même pas complètement impossible. Une fois
que l’internaute a gravé son fichier sur un CD, il pourra toujours passer par l’outil de transcodage disponible sur le site pour ensuite le transférer sur n’importe quel baladeur. Une astuce déjà exploitée par les amateurs avertis pour s’affranchir
des contraintes imposées par les DRM.Le site a aussi ses petits plus. Il va notamment proposer des morceaux qui ne sont plus ou pas disponibles en CD, les maisons de disques ayant accepté d’ouvrir leurs archives. FnacMusic piochera dans ce qu’on lui proposera.Quant aux fichiers, ils sont encodés à un taux de compression de 192 kbit/s, au format wma, quand les concurrents s’arrêtent à 128 kbit/s. Cela garantit, selon la Fnac, une qualité d’écoute proche de celle du CD. Les fichiers
sont 30 % plus lourds, mais FnacMusic s’adapte clairement à l’accroissement actuel des débits Internet. Et espère à terme donner le choix des formats, y compris celui de proposer des fichiers non compressés.Les vendeurs des magasins ont également été sollicités pour faire part de leurs conseils. Ici où là sur le site, ils proposent des listes de morceaux, thématiques (par année, par ambiance, par artiste…). Pour le lancement, les
artistes aussi ont été sollicités. Samedi, Vincent Delerm offre ainsi sept chansons, totalement inédites.
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