La coalition pour le futur de la musique (FMC), une association qui rassemble industriels, juristes mais aussi de nombreux musiciens indépendants comme l’organisateur de la conférence Jenny Toomey, membre du groupe punk Tsunami, tient sa seconde conférence annuelle à partir de lundi à Washington (Etats-Unis).Contrairement à l’an passé, cette seconde conférence se tient dans un contexte en apparence apaisé. En effet, l’année 2001 a été marquée par l’arrêt forcé du site d’échange de fichiers musicaux Napster, qui passait outre les droits d’auteur. Le site devrait rouvrir cette semaine, en respectant cette fois la législation.Cependant, les majors ont toujours autant de mal à contrôler les titres qu’elles produisent. Elles ont mis en place de nouveaux services pour écouter de la musique en ligne mais, parallèlement, des services illégaux ont aussi proliféré, tels que Kazaa ou Morpheus.
Kazaa et Morpheus séduisent
Malgré tout, 2001 restera l’année où l’industrie du disque a accompli sa révolution numérique. Les majors ont lancé le mois dernier leurs propres services de musique en ligne, MusicNet et Pressplay, et proposent un accès limité à un certain nombre de titres pour une somme mensuelle comprise entre 9,95 et 24,95 dollars (entre 11,15 et 27,95 euros).Vivendi Universal a également présenté en décembre son premier CD impossible à copier et a annoncé son intention de formater d’ici au milieu de l’année tous ses produits avec un système évitant la reproduction numérique.Mais les héritiers de Napster continuent de séduire des millions d’utilisateurs. RealOne Player, le logiciel associé au site MusicNet, a été téléchargé 18 000 fois la semaine dernière depuis le site Download.com, contre 1,5 million de téléchargements pour Morpheus et 1 million pour Kazaa, selon les chiffres livrés par Kelly Green, directeur de Download.com.Des labels ont porté plainte contre ces clones de Napster mais ceux-ci pourraient être beaucoup plus difficiles à faire fermer selon les experts, dans la mesure où ils n’utilisent pas de serveur central, contrairement à Napster.En outre, le département américain de la Justice (DOJ) a lancé une enquête antitrust sur MusicNet et Pressplay pour déterminer si Vivendi et les quatre autres majors à l’origine de ces services ?” BMG, EMI, Sony et Warner Music ?” se sont entendues pour fixer les tarifs et l’utilisation de la musique en ligne. Ce qui serait illégal.
Imposer la formule payante avant de séduire les internautes
En raison de ces obstacles, les spécialistes de la musique sur Internet s’attendent donc à une année de consolidation. Tant que MusicNet et Pressplay ne proposeront qu’un catalogue limité et encadreront l’usage des fichiers musicaux, ils ne connaîtront qu’un succès limité, estime Mark Mooradian, analyste à Jupiter Media Metrix.Le but ne serait donc pas de faire immédiatement du profit. “Il est important que leur concept fasse ses preuves et qu’ils apprennent à s’adapter au comportement du consommateur. Cette année, il s’agit de surveiller les stratégies qui se mettent en place plutôt que de signer un nombre record de contrats d’abonnement “, déclare Mark Mooradian.
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