Soyons lucides : si Napster et les autres systèmes permettant de récupérer des milliers de morceaux de musique au format MP3 sur Internet suscitent un tel engouement, c’est d’abord parce que c’est gratuit (hors le coût de connexion qu’on oublie souvent !). Mais on ne peut réduire leur succès à cela. Ils permettent aussi une ” consommation à la demande ” inconnue jusqu’alors. Mon voisin de bureau, par exemple, est un fan de jazz. En trois jours, il a trouvé sur Internet plus de 50 versions du morceau Caravan. Une performance qui, sans cela, l’aurait obligé à fouiller pendant des mois les bacs des disquaires et à dépenser une petite fortune (un album pour un morceau !). Si les artistes et leurs éditeurs pensent pouvoir contrecarrer cette formidable commodité simplement par des systèmes de filtrage et des procès, ils ont perdu d’avance. Leur seule contre-attaque possible, c’est d’offrir de meilleurs services plus fiables, qui justifieraient un paiement des morceaux téléchargés, à condition de rester modestes sur les prix. Cela ne supprimerait sans doute pas le piratage, mais nous serions sûrement assez nombreux à accepter de payer un vrai service pour qu’ils y gagnent de l’argent. C’est bien ce qui les intéresse, non ?
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.