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MusicPlasma cartographie les galaxies musicales du Web

Ce site scanne le Web pour répertorier les artistes musicaux en fonction de leurs styles. Il s’adresse avant tout aux néophytes à qui il donne des repères.

‘ J’aime un groupe, qu’est-ce que je peux écouter d’autre ? ‘
Consultant français d’une trentaine d’années, souhaitant garder l’anonymat, le créateur de
MusicPlasma résume ainsi son but initial. Mis en ligne il y a six mois, son site se veut avant tout une carte, à la fois de la popularité des artistes musicaux mais aussi des liens qui existent
entre eux. Il suffit de rentrer le nom d’un artiste ou d’un groupe dans le moteur de recherche. Le résultat, aux petits airs psychédéliques, apparaît comme une surprenante galaxie de bulles colorées plus ou moins grosses, intégrant un nom et
reliées entre elles par des filets les tenant plus ou moins distantes les unes des autres, selon la proximité (pas forcément stylistique) des artistes.

John Barry mène à Madonna

Prenons l’exemple de John Barry, célèbre pour ses musiques des films de James Bond. Se trouvent dans son voisinage immédiat Monty Norman (auteur du fameux thème de 007), Eric Serra (compositeur des musiques des derniers films du célèbre
agent secret), David Arnold (producteur d’un album de reprises de chansons de la série de films), George Martin et Paul McCartney (musique et chanson-titre de Vivre et laisser mourir), d’où, plus bas, les Beatles. Puis, dans un
deuxième cercle, une myriade de bulles aux tons fuchsias apparaissent portant des noms de compositeurs de musiques de films (Hans Zimmer, Danny Elfman, Howard Shore, John Williams, Jerry Goldsmith…).L’internaute peut déplacer la galaxie et voir ce qui se passe au-delà. Si on reprend notre exemple, on constate alors que John Barry mène à Madonna. Normal, elle chante la chanson du dernier film de James Bond…Le créateur de MusicPlasma.com désamorce tout de suite les remarques des éternels connaisseurs tatillons : ‘ L’ambition du site est modeste dans un premier temps. On ne pense pas apporter une mine
d’informations. Beaucoup de gens pourraient prendre le site en défaut parce qu’ils sont des spécialistes. ‘

Dix mille noms en mémoire

Ni base de données, ni dictionnaire du rock, MusicPlasma puise ses informations sur le Web à la manière d’un moteur de recherche et laisse peu de place à la subjectivité de son auteur.La recherche d’informations est en effet automatisée par le biais d’outils informatiques et cible les sites généralistes sur la musique, d’autres plus pointus sur certains genres, des annuaires open source
‘ Les recherches portent sur tous les artistes possibles. Une fois le nombre d’informations récoltées jugé suffisant, les critères de fiabilité remplis, la carte de l’artiste est calculée ‘. De l’aveu
de l’auteur de MusicPlasma, le travail le plus long est celui de l’analyse des données, avant la mise en branle des algorithmes chargés de générer les ‘ cartes ‘.Actuellement, plus de dix mille noms, en majorité anglo-saxons, sont ainsi mis en bulles. Mais, vue la méthode, la taille de ces dernières dépend de la popularité et de l’actualité du nom sur le Web (et surtout aux Etats-Unis), non de
son importance dans l’histoire de la pop-music. D’où la taille dérisoire accordée aux Rolling Stones, par exemple. Ou quelques défaillances (aucun lien entre Quincy Jones et Michael Jackson, le premier ayant produit les plus célèbres albums du
second). Reste malgré tout quelques fondamentaux : l’énorme bulle jaune, certainement la plus grosse du site, réservé aux Beatles.Cela signifie aussi que la taille des bulles peut évoluer. En revanche, ‘ les distances entre artistes ont tendance à rester les mêmes dans la mesure où un artiste reste dans un style de musique. Si on prend
Radiohead, par exemple, c’était, au début, un groupe de pop-rock typiquement anglais dans la mouvance de Oasis ou Blur. Récemment, non seulement sa popularité est devenue plus importante, mais en plus, il a évolué vers la musique électronique, d’où
un rapprochement vers des gens comme Massive Attack. ‘
Si MusicPlasma peut faire figure de beau gadget instructif, ce qui n’est déjà pas si mal, il a aussi le mérite de proposer un nouveau modèle de site, rompant avec l’architecture classique en succession de pages et
en rubriques. Son auteur est en train d’étudier un dépôt de brevet et, depuis quelques mois, on le contacte pour adapter son concept à des sites liés à la musique.

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Arnaud Devillard