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Municipales 2014 : le numérique trouve enfin sa place dans la campagne électorale

Le numérique n’a jamais été un argument de campagne, mais le devient aujourd’hui. Sur les 270 programmes publiés sur Internet, 161 proposent d’améliorer la vie des citoyens grâce aux technologies.

Il y a quelques semaines, le premier rapport du Social NeXtwork (@SocialNeXtwork), un réseau de spécialistes qui veut sensibiliser les élus aux enjeux du numérique, nous avait inquiété. À l’époque, sur 34 programmes examinés, seuls 9 faisaient référence au numérique. Heureusement, les choses ont évolué.

Dans le dernier rapport de cet observatoire, le constat est clair. Le numérique est entré de plain-pied dans la campagne municipale. Sur les 270 programmes publiés en ligne, 161 traitent des nouvelles technologies « pour développer la ville et servir ses habitants ».

Lors d’une conférence organisée à Paris par le Think Tank Renaissance Numérique, Jean-François Laplume, responsable du Social NeXtwork, mais aussi directeur général de l’agence Aquitaine Europe Communication, indiquait que cette nouvelle est d’autant plus appréciable que « le numérique n’est pas un argument de campagne, mais… » Et, c’est dans ce « mais » que tout repose.

Services, éducation et équipements connectés

Selon cet observateur, toutes les grandes villes, ou presque, sont conscientes de ces enjeux. Toutefois, ce sont les plus petites qui peuvent tirer leur épingle du jeu. « Aujourd’hui, nous constatons que les petites communes découvrent le potentiel qu’elles peuvent tirer des technologies. D’autant que le numérique, dans ces élections, n’est pas un argument électoraliste. Dans les programmes que nous avons étudiés, on trouve peu de différences liées au sexe des candidats, ni même à leur orientation politique. » Si quelqu’un pensait que les femmes de gauche sont plus « technos » que les hommes de droite…

Par contre, les grandes villes, celles de plus de 200 000 habitants, sont en première ligne avec 87% d’entre elles qui ont des projets. Mais les communes plus modestes ne sont pas en reste. Entre 50 000 et 200 000 habitants, elles sont 58% à avoir un projet et celle de moins de 50 000 habitants sont 55% à s’intéresser au sujet.

Les thèmes les plus évoqués sont les services (e-Admnistration, WiFi gratuit…) avec 92 mentions, l’éducation avec 76 mentions, les équipements (haut débit…) avec 63 mentions et l’économie avec 61 mentions. Par contre, les projets smart city (mobiliers urbains et connectés…) qui sont parmi les plus futuristes sont en queue de peloton avec 10 mentions juste derrière la santé (15 mentions).

Le classement a été réalisé par régions. Les trois premières sont les Pays de la Loire, Midi-Pyrénées et la Franche-Comté dont la totalité des programmes publiés en ligne comporte un volet sur le numérique en prenant des axes différents. Les Pays de la Loire s’orientent principalement sur la participation (e-Democratie, consultation en ligne, transparence…). En Midi-Pyrénées, l’éducation et la santé sont à égalité. Quant à la Franche-Comté, l’éducation arrive en tête.

La région Paca, la Bourgogne et l’Auvergne sont en fin de palmarès avec, respectivement, 33,3%, 27,2% et 16,6% de candidats qui intègrent un volet numérique dans leur programme.

Les petites villes vont concurrencer les grandes

Lors de cette conférence, Jean Rotner, actuel maire de Mulhouse (112 000 habitants) et candidat à sa réélection, a expliqué les motifs qui l’incitent à développer un programme numérique. « Il n’y a pas une, mais plusieurs raisons qui poussent une ville comme la mienne à s’engager dans cette voie », a-t-il expliqué. En effet, il ne s’agit pas de suivre une mode, mais de donner des atouts à la ville en terme de services aux administrés, de citoyenneté, d’économies budgétaires et de créations d’emplois.

Il cite quelques exemples comme les économies d’énergies avec un éclairage public connecté ou une meilleure circulation routière avec des signalisations également connectées. « Avec ces méthodes, certaines grandes métropoles ont fait baisser leur facture d’énergie de 40% », a signalé M. Rotner.

Mais surtout, cet eProgramme lui permet de se distinguer face aux grandes villes alentours parmi lesquels Bâle et Fribourg. « Mon objectif est de développer l’attractivité de Mulhouse face aux grandes villes françaises, mais surtout face à nos voisins allemands et suisses. » Au final, l’ensemble de ces initiatives pourrait conduire à la création de 2500 emplois.

Comme le dit Jean-François Laplume, « le numérique n’est pas un argument électoral, mais… », ça ne saurait tarder !

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Pascal Samama