C’est l’une des surprises : ces élections municipales ont passionné sur les réseaux sociaux. Même lors des précédents scrutins, présidentielle et législatif, jamais les militants et les sympathisants des différents courants ne se sont autant exprimés sur les forums, Twitter ou Facebook.
Dans ces échanges, dont la virulence a progressé tout au long de la campagne, les sympathisants du FN se sont distingués par une présence qui surpasse de loin celle des autres partis. C’est l’un des constats du cabinet Netino qui modère les agoras du web pour de nombreux médias comme BFM TV, Le Monde, France Télévision, l’Express, Le Point, le JDD, le Nouvel Obs ou 01Net.
« Pour ce scrutin, les échanges ont été nombreux, remarque Jérémie Mani, PDG de Netino. Mais nous avons clairement senti que des organisations politiques ont lancé une armada d’internautes chargés d’intervenir sur Internet pour débattre ou pour réorienter les discussions. De très loin, les proches du FN ont été les plus actifs. »
Selon cet observateur, il s’agissait en majorité de proche du parti dont « le but était clairement de convaincre quand les autres courants politiques se sont cantonnés à la critique du camp d’en face. Les sympathisants du FN ont plutôt lancé des invectives anti-gourvernementales, anti-euro et pro Rassemblement Bleu Marine. »
La parole du FN est entrée en action sur la toile
Netino a ainsi constaté que sur certains sujets, les proches du FN atteignaient 80% des messages publiés. Un taux qui dépasse la proportion d’électeurs du parti de Marine LePen qui avoisinne les 20%. Même si les autres partis ont développé de solides stratégies de campagne sur le web, la parole du FN a été la plus active.
La montée en puissance du FN sur les réseaux a démarré dans la semaine qui a précédée le 1er tour, mais s’est surtout révélée dans l’entre-deux tours. « Avant, l’actualité a surtout généré des contributions sur les affaires politiques notamment celles liées à Nicolas Sarkozy ou aux relations extraconjugales de François Hollande, nous explique Jérémie Mani. Pour le 1er tour, elles se sont focalisées sur les candidats. Ensuite, les publications sont devenues nationales. »
« Nous avons dû retirer de nombreux propos diffamatoires ou des accusations peut-être réelles, mais invérifiables même par la presse locale. Ces retraits ont énervé beaucoup d’internautes qui ont vu cela comme une censure. Les forums des médias sont des espaces sur lesquels on peut dire beaucoup de choses ». Mais la forme (qu’il s’agisse d’insultes ou d’accusations sans fondement) reste la clé pour être publié… ou pas.
Lire notre dossier sur le numérique dans les élections municipales.
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