Les chats de MSN France seraient-ils les derniers salons où causent les pédophiles ? C’est en tout cas le risque de dérive que pointent d’anciens ” modérateurs ” bénévoles de ces salons de discussion ?” mécontents de l’attitude de Microsoft en la matière.Depuis septembre 1995, Viviane Prish est l’une de ces bénévoles. Sept années durant, elle aura contribué via ” un réseau associatif d’intervenants ” à la construction et à la modération du service de chat de MSN France. Aujourd’hui, cette époque semble révolue.A l’origine du conflit, le non-renouvellement d’un contrat entre MSN France et la société LOL (Leisure OnLine). Ce dernier est l’un des prestataires qui assuraient les interventions et la régulation des chats, avec l’aide de personnes bénévoles comme Viviane Prish et d’autres utilisateurs du service.Chez MSN France, on assure que la fin de la collaboration avec LOL correspond à une “logique de simplification” qui a conduit à travailler exclusivement avec une autre société dénommée Congos, et qui était déjà en charge de MSN Europe.
Détournements de salon
Mais, du côté des bénévoles, on conteste ce choix exclusif. Et l’on critique ouvertement la qualité des procédures de modération adoptées par MSN France. Pour étayer leur démonstration, les bénévoles ont mis en ligne un site Internet listant les dérives du service de ” chat ” de MSN. Par exemple, certains salons de discussion de MSN sont utilisés pour promouvoir la pornographie infantile.” Nous étions chargés de contrôler et de modérer les “chats” privés, créés par les utilisateurs français “, explique Viviane Prish, et devant ce qui est décrit comme ” l’attitude irresponsable des dirigeants des salons de discussion internationaux de MSN “, contact a été pris avec MSN France pour modifier sensiblement les procédures de modérations des salons de discussion sur Internet. Apparemment sans succès !Pour sa part, Olivier Marcheteau, directeur marketing de MSN France, avoue poursuivre le même objectif que les bénévoles, et réaffirme l’attachement de MSN France à la mise en ligne de contenus légaux sur Internet. “Nous sommes sensibles à leur demande, et nous en examinons les possibilités techniques et juridiques. Le travail est en cours”, explique-t-il. MSN France travaille notamment en concertation avec d’autres grands acteurs du marché autour de l’initiative de l’AFA (Association française des fournisseurs d’accès) pour lutter contre la pornographie infantile et la haine raciale.
Des contrevenants difficiles à tracer
Néanmoins, Olivier Marcheteau souhaite relativiser la polémique : “nous sommes dans la passion d’Internet”. Et “tout cela peut malheureusement créer des frustrations chez des gens de bonne volonté”.Aujourd’hui, MSN France reconnaît avoir quelques difficultés à tracer efficacement les contrevenants parmi les quelque 300 000 utilisateurs mensuels du service. La durée de vie d’un salon de discussion en ligne peut en effet parfois se réduire à quelques minutes.Les bénévoles, eux, constatent avec regret qu’au fil des ans “les salons de discussion de MSN étaient devenus une référence de qualité dans le monde de l’Internet”, en comparaison, d’autres services francophones qui ont, selon Viviane Prisch, “une réputation épouvantable”. Une situation qui est, peut-être, en train de changer.
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