Facebook, réseau social… et plaque tournante du piratage ? On n’en n’est pas encore là, mais le site communautaire aux 400 millions de membres est aujourd’hui mêlé à une affaire de téléchargement illicite. Moviiii, une des applications disponibles sur la plate-forme, permettait en effet aux membres du réseau de recevoir directement sur leurs pages des liens les conduisant à des films piratés.
Depuis le week-end dernier, cette application est inaccessible et le site associé (moviiii.com) affiche un message de maintenance. « Des ayants droit nous ont alerté, explique Frédéric Delacroix, délégué général de l’Alpa (Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle). Nous avons mis en marche notre procédure afin que l’administrateur cesse cette activité illégale. »
Avec plus de 800 000 utilisateurs actifs par mois, Moviiii a en effet attiré l’attention des majors. D’autant plus que le descriptif de l’application sur Facebook est on ne peut plus explicite : « Téléchargez gratuitement les films les plus récents, depuis Facebook, grâce à Moviiii.com ! Notre application prendra place discrètement à côté de vos onglets Mur, Photos, vous offrant un accès rapide aux tout derniers films de notre catalogue, téléchargeables en 1 seul clic. »
11 000 films piratés
Effectivement, l’application diffusait auprès des membres des liens Torrents, mais aussi et surtout des adresses vers des espaces de stockage de type Direct Download (MegaUpload…). Moviiii n’hébergeait aucune création cinématographique, l’application récupérait les liens par l’intermédiaire des portails Web partenaires spécialisés dans la diffusion de contrefaçons. Au « catalogue » des films récents en qualité DVD comme Avatar, Sherlock Holmes ou encore Lucky Luke.
C’est un étudiant d’une importante école d’informatique niçoise qui est à l’origine de cette application et du site associé, qui revendique six millions de pages vues et 11 000 films piratés. Ce jeune homme, un fin connaisseur du sujet warez (tout ce qui touche à la contrefaçon de contenus numériques), administrait au moins un autre portail dédié au piratage.
« Nous ne savons pas encore ce que décideront nos membres (Gaumont, Warner, Universal…) sur les suites à donner à cette affaire, souligne Frédéric Delacroix. Les espaces communautaires comme Facebook ont toute notre attention et les utilisateurs de ce type d’application peuvent être poursuivis si des traces d’action illicite sont détectées. »
L’affaire illustre en tout cas une nouvelle tendance : des pirates tentent de profiter du succès des réseaux sociaux pour monter leur business illégal. Car Moviiii permettait à son créateur d’encaisser des revenus significatifs grâce aux nombreuses publicités diffusées lors de chaque visite, ce qui d’ailleurs ne manquaient pas d’agacer certains utilisateurs. Un modèle économique qui risque au final de coûter très cher au créateur de Moviiii.
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