Ceci n’est pas l’annonce d’un énième processeur Core ou Pentium : Intel vient de racheter la société européenne Movidius, spécialiste de l’analyse d’image qui fournit, notamment, la marque de drones grand public DJI ou encore les labos de recherche de Google et son fameux projet Tango.
A mesure que le marché du PC baisse, le premier fabriquant de processeurs du monde se doit de trouver d’autres secteurs technologiques que l’informatique classique et se penche notamment sur l’intelligence artificielle. Et dans ce domaine, Movidius s’est spécialisée dans la vision, un segment qui a le vent en poupe de par ses nombreux débouchés, des drones à l’automobile en passant par la vidéo surveillance.
Movidius maîtrise l’un des 3 piliers de la vision
La vision numérique reprend grosso-modo le principe de la vision « naturelle » : les caméras sont les globes oculaires – les yeux –, le processeur central et la mémoire sont « le cerveau » (avec les souvenirs notamment) et le VPU (Vision Processing Unit) est le cortex visuel, l’unité de calcul pur dédiée à l’analyse d’image. Cette combinaison de silicium et d’algorithmes offre un nombre incalculable d’usages : calcul de distance, détection d’objets, analyse de la vitesse… Bref, Movidius fournit d’excellents yeux aux IA.
Intel dispose développe certes de composants performants – processeurs généralistes (CPU), mémoire (RAM et SSD), caméras RealSense – mais la firme de Santa Clara a une lacune : le calcul à peu de frais énergétiques. Avec ses algorithmes propriétaires et sa puce hautement spécialisée Myriad 2, un VPU qui ne consomme qu’un petit watt en charge, Movidius s’est fait un nom dans le domaine.
L’explosion des plateformes mobiles – smartphones, voitures, drones, etc. – a fait de la consommation énergétique un enjeu majeur et l’acquisition de Movidius par Intel va dans ce sens car elle complète idéalement son arsenal.
Intel à fond sur l’IA
La petite société fondée par le français Rémi El-Ouazzane n’est pas la première acquisition d’Intel touchant le domaine de l’intelligence artificielle : le 26 mai dernier, Intel rachetait Itseez, spécialiste de la vision dans les systèmes automobiles et des objets connectés (IoT). Et le 9 août dernier, c’était Nervana, spécialiste du « machine learning » qui tombait dans l’escarcelle du fondeur.
Si on met bout à bout les savoir-faire historiques d’Intel – processeurs, stockage, mémoire – avec les composants clés que sont les programmes d’apprentissage de Nervana et les « yeux » de Movidius, on réalise à quel point Intel semble disposer en interne de toutes les briques nécessaires au développement d’une intelligence artificielle de gros calibre.
Toutes les technologies semblent être dans le camp d’Intel, il ne reste plus qu’au géant des semi-conducteurs à faire ses preuves. Et vite : de Facebook en passant par Google et consorts, tous les géants de l’informatique sont sur le coup. Et il n’y aura pas de la place pour tout le monde.
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