A vouloir être parmi les premiers à lancer un smartphone pliant l’an passé, Motorola s’est brûlé les ailes. Le premier razr, que nous avions pu prendre en main en novembre 2019, n’avait pas convaincu la presse américaine qui lui avait reproché d’être trop fragile. Vexé, Motorola avait préféré réduire sa communication autour du smartphone et ne pas le proposer en test aux journalistes des autres pays.
Depuis, les ingénieurs de la marque ont travaillé d’arrache-pied sur son successeur, le razr 5G. Ce smartphone, qui reprend l’apparence du premier modèle, est meilleur à bien des égards. Nous avons pu discuter en toute exclusivité avec des représentants de Motorola de ce second smartphone pliant en attendant de pouvoir l’essayer dans les prochains jours.
« Un petit téléphone qui se déplie »
Lorsque nous avons demandé à Motorola si son razr 5G était un concurrent du Samsung Galaxy Z Flip, la réponse s’est avérée intéressante. « Le Z Flip de Samsung est un smartphone qui se plie, le Motorola razr est un petit téléphone qui se déplie ». Si vous ne saisissez pas la nuance, elle est pourtant fondamentale. Là où Samsung veut que ses utilisateurs utilisent le grand écran de leur smartphone pliant, Motorola joue seulement la carte de la compacité. C’est le petit écran de 2,7 pouces du smartphone qui est la star et non pas son grand écran de 6,2 pouces. Les deux marques n’ont pas la même cible puisque, à vrai dire, Motorola est seul sur sa catégorie.
Le razr 5G ne s’adresse pas aux geeks ou aux nerds. Toute l’expérience de Motorola tourne autour du petit écran appelé « Quick View ». On peut désormais ouvrir toutes ses applications depuis cet écran, répondre à ses messages grâce à un clavier virtuel et personnaliser l’interface façon Apple Watch pour facilement consulter ses applications préférées. Sur le razr de l’an passé, l’écran Quick View se contentait surtout d’afficher les notifications.
Selon Motorola, ce n’est que lorsque l’utilisateur souhaite regarder une vidéo, jouer ou répondre à un appel qu’il dépliera son smartphone. Le reste du temps, le petit écran suffira. Cette proposition a le mérite de nous intriguer même si nous nous avouons sceptiques. Motorola veut-il vraiment réinventer les usages ou n’est-il juste pas capable de rivaliser techniquement avec son concurrent Ccoréen ?
Des évolutions sans révolution
Comme son prédécesseur, le Motorola razr 5G est équipé d’un processeur milieu de gamme (en l’occurrence le Snapdragon 765G). Au regard du prix astronomique de l’appareil, c’est évidemment regrettable, même si Motorola continue d’affirmer que son smartphone n’est pas un produit high-tech mais un produit grand public. « Les gens n’ont pas besoin de puissance ». L’appareil fait également l’impasse sur la recharge sans-fil, à la différence du Galaxy Z Flip. Autre déception, le razr 5G ne dispose que d’un seul appareil photo accessible à la fois depuis le petit écran et le grand écran. Avec un objectif ouvrant à f/1.7 et rattaché à un capteur de 48 Mpix, ce dernier est complété par un capteur ToF servant à la mesure de la profondeur. Les adeptes de l’ultra grand-angle sont oubliés.
L’an passé, le razr dissimulait son capteur d’empreintes digitales dans son imposante bordure inférieure. Bonne nouvelle, Motorola a décidé de réduire son épaisseur avec la version 5G de l’appareil. Le capteur d’empreintes bascule de ce fait à l’arrière. En revanche, on conserve une imposante encoche en haut de l’écran déplié (il y a un capteur de 20 Mpix dédié aux selfies à l’intérieur). Motorola nous explique ne pas avoir pu procéder autrement. Côté batterie, on passe de 2500 à 2800 mAh. Cela semble peu, mais si le petit écran est utilisé en priorité comme Motorola l’affirme, l’autonomie pourrait tenir longtemps.
Enfin, ce qui semble être un détail ne l’est pas, le razr 5G passe de l’eSIM à la Nano SIM. C’est une excellente nouvelle pour Motorola qui va enfin pouvoir commercialiser son smartphone chez les opérateurs. L’an passé, le razr était difficile à dénicher.
À partir de 1499 euros
Lancé cet automne en trois couleurs, le Motorola razr 5G coûtera toujours aussi cher. À 1499 euros, ce produit s’inscrit parmi les plus onéreux du marché, ce qui nous incite à vous recommander de ne surtout pas l’acheter avant de lire notre test (et ceux de nos confrères). Saluons tout de même la décision de Motorola de passer de 128 Go de stockage l’an passé à 256 Go cette fois-ci.
Peu nous a été dit sur les améliorations en termes de fiabilité du smartphone. Motorola affirme toutefois que l’on peut déplier l’appareil 200.000 fois, ce qui représente 100 ouvertures par jour pendant 5 ans. On sait néanmoins que la charnière du mobile ne laisse aucun écart entre les deux parties de l’écran lorsque l’appareil est en position « fermé », ce qui n’est pas le cas chez Samsung. Le razr serait ainsi résistant à l’eau, une première pour un produit de cette catégorie. Motorola vante aussi la possibilité de pouvoir le déplier facilement d’une seule main. Nous aurons l’occasion d’en reparler lors de notre prise en main de l’appareil.
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