Il n’y a plus de continents à découvrir…“Faux !”, répondent en c?”ur Nicolas et Laurent Baleydier, pour qui le World Wide Web est aujourd’hui la grande terra incognita de l’ère numérique. Ces deux cousins tout juste trentenaires se sont mis en tête de permettre aux internautes d’explorer la toile à la manière d’un Magellan ou d’un Christophe Colomb du XXIe siècle. Depuis un port d’attache peu propice à la découverte du cybermonde ?” Clermont-Ferrand ?”, ils ont construit un moteur de recherche “cartographique” baptisé Kartoo, sans grands moyens (300 000 euros soutirés à l’Anvar et quelques économies) mais avec la foi des grands navigateurs.À l’origine de l’aventure initiée en 1998, une intuition : “Le cours de l’histoire va dans le sens d’une représentation visuelle du web, servie par une interface de navigation ludique et intuitive “, résume Nicolas Baleydier. Cette intuition s’est concrétisée par la mise en ligne d’un drôle de moteur, opérationnel depuis un an. Tapez Kartoo.com, un petit génie malicieux vous accueille (grâce à une animation Flash).Interrogez cet avatar sorti des Mille et une nuits et il vous dessine dans la seconde une belle mappemonde stylisée sur fond bleu océan : les résultats de recherche y sont représentés par des planètes (des îles ?). Plus la sphère est grande, plus les liens sont pertinents et riches. Il suffit de pointer dessus le curseur de la souris pour avoir un résumé du site, succint mais efficace. Bref, on est loin des mornes listes de résultats que l’on fait défiler sur les moteurs traditionnels. Ce sont pourtant ces derniers qui fournissent les réponses : Kartoo est en fait un métamoteur amélioré.A priori, ce concept cartographique a tout pour séduire le surfeur de base. Mais comme ses homologues ?” l’Américain Webmap ou le Français Mapstan ?”, Kartoo est encore peu connu du grand public. Peut-être parce que son utilisation demande un peu d’imagination, une âme intacte d’explorateur en culottes courtes… Étrangement, les premiers clients de Kartoo ne sont pas vraiment des gamins attardés : BNP Paribas a fait appel à cette interface originale pour les 82 000 postes de son intranet, tout comme la Mutualité de la fonction publique pour son moteur de recherche demploi.
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