‘ This is business as usual ‘, rassurent les dirigeants de Streamcast, l’éditeur du logiciel Morpheus, accusé au même titre que Grokster par la justice américaine. A leurs yeux, la
décision sans équivoque de la Cour suprême des Etats-Unis n’est pas une victoire décisive pour l’industrie du cinéma et de la musique contre les réseaux d’échanges
illégaux.‘ Les juges ont rejeté le ” jugement express ” de l’affaire demandé par les studios. Autrement dit, le procès aura lieu. Avec probablement des recours en appel et peut-être un retour devant la
Cour suprême. Ce sera un processus long de plusieurs années mais surtout très coûteux pour une start-up comme la nôtre ‘, reconnaît un dirigeant de Streamcast qui souhaite garder l’anonymat.Limpact immédiat de cette décision sera la multiplication des poursuites contre les éditeurs de logiciels P2P. Un élément de preuve devient dorénavant essentiel. Pour coller aux attendus de la Cour suprême, les labels et studios
d’Hollywood devront désormais prouver que les éditeurs incriminés ont volontairement poussé leurs internautes au piratage.
‘ Il existe plus d’un million de contenus numériques à vendre sur Morpheus ‘
‘ Ils devront lire dans l’esprit des gens qui développent ce genre de technologies pour savoir s’ils ont effectivement encouragé les utilisateurs au piratage. C’est la porte ouverte aux
interprétations les plus folles ‘, avertit Adam Eisgrau, le directeur de l’association P2P United qui représente les éditeurs de BearShare, Blubster, eDonkey, Grokster et Morpheus.La décision va certainement favoriser la prolifération de réseaux P2P ‘ légaux ‘ comme iMesh ou Mashboxx, ou bien encore des solutions de filtrage
du type Snocap, la dernière start-up de Shawn Fanning, le créateur de Napster. ‘ Rien ne dit que ces technologies de filtrage vont pouvoir protéger les réseaux
P2P d’éventuelles poursuites des fournisseurs de contenus. On nous promet des versions bêtas et on nous parle d’alliances, mais tout cela, c’est du bluff. Il n’y a rien ‘, réfute le porte-parole de
Streamcast.Et d’ajouter que ‘ l’idée que nous sommes un réseau est aussi fausse puisqu’il n’y a pas de serveurs centralisés. Nous éditons un logiciel qui permet aux utilisateurs d’échanger
librement leurs informations. Il n’y rien d’illégal à cela. Nous gagnons de l’argent via de la publicité et en commercialisant une version sans pub du logiciel. Par ailleurs, nous allons annoncer dans quelques semaines
qu’il existe plus d’un million de contenus numériques (jeux vidéo, musique…) à vendre sur Morpheus. Ce qui devrait nous aider à combattre l’idée qu’il n’y existe que du contenu piraté. ‘
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