Entrée en scène de Jacques Chirac porté par la “passion”. Floraison des QG de campagne. Fébrilité des grands fauves du JT. Philippiques et croche-pattes en production industrielle. Premières joutes télévisuelles et prochaine mise en vacance du Parlement…Tout semble en place pour une campagne comme les Français en raffolent ! D’où vient alors cet irrésistible ennui, cette envie de déserter les gradins ? Il y a quelques jours, Libération révélait que 60 % des Français “s’ennuyaient”. Il est vrai qu’entre PPDA et Arlette Chabot, Chirac et Jospin, le casting a été largement rodé en 1995. Autre hypothèse, soutenue par la droite, le “retour” des affaires empêcherait les véritables débats d’éclore. Force est de constater que le peu d’attrait de cette campagne tient d’abord à l’absence de débat. Aujourd’hui, ce sont les pages idées de la presse qui tiennent lieu d’agora démocratique. Les acteurs de la société civile y interpellent les hommes politiques sur des questions aussi diverses que l’avenir de la défense ou la construction européenne. Le Monde a ainsi rendu compte d’un classement européen pointant le faible niveau de revenu par habitant en France. Dans une récente chronique, l’économiste Daniel Cohen démontrait qu’il ne s’agissait ni d’un problème de productivité ?” l’Hexagone se situant plutôt au premier rang dans ce domaine ?” ni de 35 heures, mais du nombre de personnes effectivement au travail.En résumé, notre pays pâtirait plus que ses voisins d’un resserrement de la durée de vie professionnelle entre 25 et 55 ans et de la quasi-absence de formation permanente. D’où certaines rigidités économiques et la résistance des salariés au changement. En France, rien ne prépare à changer de job. Souhaitées ou subies, les ruptures professionnelles sont rarement anticipées. Surtout à 50 ans, lorsque l’on n’a jamais complété sa formation initiale. Un débat trop complexe pour une élection présidentielle ?
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