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Moozar propose aux pirates de payer leurs téléchargements illégaux

Un nouveau système de rémunération des ayants droit ouvre le 26 février. Il prévoit une indemnisation après coup pour chaque fichier piraté.

Et si, au lieu de récupérer des adresses IP de pirates et d’envoyer des messages d’avertissement, les maisons de disques acceptaient que les internautes les paient après coup pour chaque fichier piraté ? L’idée peut paraître tirée par les cheveux, c’est pourtant sur ce principe qu’est conçu Moozar.com (prononcer « Mozart »).

Lancé le 26 février, ce nouveau site n’est ni une plate-forme de téléchargement ni un site de production d’artistes façon nomajormusik.com, pas plus qu’une plate-forme de streaming ou un site de peer to peer. Ce n’est même pas à proprement parler un site payant. Moozar.com s’adresse à la fois aux ayants droit et aux internautes qui ont mis illégalement des fichiers musicaux à disposition sur les réseaux. Et il cherche à réconcilier les deux.

Pour commencer, les ayants droit, qu’il s’agisse des artistes ou des maisons de disques, s’inscrivent sur le site, créent un compte, précisent leur statut (producteur, artiste, interprète) et établissent la liste de tous les titres pour lesquels ils veulent percevoir une rémunération. Ce sont eux-mêmes qui fixent la somme voulue, titre à titre.

Bannières dans Real Player et Windows Media Player

Les outils de l'internaute pour indemniser  les artistes
Les outils de l’internaute pour indemniser les artistes – Les outils de l’internaute pour indemniser les artistes

« Toutes ces informations rentrent dans la base de données de Moozar, explique le fondateur du site, David Brami. Ensuite, les internautes se connectent, cherchent les titres dans le moteur de recherche et choisissent qui ils veulent indemniser .» Moozar reverse 80 % des sommes ainsi perçues. Le reste sert à faire fonctionner le site et à instaurer des partenariats.

L’idée, à terme, étant que les lecteurs multimédias (Windows Media Player, Real Player, etc.) affichent des bannières renvoyant vers Moozar, incitant ainsi les internautes à payer.

« L’internaute ne reconnaît en aucune façon être coupable de quoi que ce soit, assure David Brami. Nous avons, en tout cas, déposé une demande d’autorisation de traitement de données personnelles à la Cnil, mais nous n’avons pas encore de réponse .» Même sans cela, Moozar peut ouvrir le 26 février 2010 et accueillir les inscriptions d’ayants droit.

Et s’il n’est déjà pas évident de faire payer les internautes, a fortiori en se basant sur leur seule bonne volonté, pas sûr que les maisons de disques et les producteurs soient très enthousiastes à l’idée de se faire rémunérer pour des fichiers piratés… Qui a dit « légitimation du piratage » ?

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Arnaud Devillard