Monster Labo The First. Ce nom ne vous dit rien et c’est normal. Mais retenez-le bien, vous pourriez en entendre parler rapidement. Que se cache-t-il derrière ce patronyme ? Un boîtier de PC atypique, créé par une société franco-belge que nous avons eue l’occasion de rencontrer au Computex 2018, sur le stand de Seasonic (un fabricant d’alimentation), afin qu’elle nous présente son bébé.
Qui est Monster Labo ?
Monster Labo, c’est une jeune entreprise, née il y a quelques mois, et dont l’équipe se compose de quatre personnes. Trois ingénieurs (design, thermique et financier) et une responsable de la communication et du marketing. Une petite structure donc où “Tout le monde travaille main dans la main” nous assure-t-on. “Et si il faut donner un coup de main à l’un des membres de l’équipe, même sur un domaine qui n’est pas le nôtre, on le fait sans rechigner“.
Quatre passionnés donc, qui se sont rencontrés dans une autre entreprise spécialisée en refroidissement et qui ont décidé de tenter leur chance sur le marché en créant un boîtier de PC pas tout à fait comme les autres. La machine de Monster Labo offre une solution de dissipation particulièrement innovante, pièce maîtresse du contenant.
Le radiateur, le coeur de The First
L’équipe a tout d’abord conçu l’élément le plus important et le plus visible sur les photos ci-dessous : le gigantesque radiateur. Un radiateur qui est en charge de dissiper à la fois la chaleur émise par le processeur et par la carte graphique par le biais de deux circuits de six caloducs en cuivre. Et le tout de façon totalement passive, pour permettre au client final d’acquérir une configuration parfaitement silencieuse.
Mais, comme il en faut pour tous les goûts, l’équipe s’est également assurée que les proportions du rad permettent d’y associer un ventilateur grande taille (140 mm) le cas échéant, afin d’accroître les facultés de dissipation. Juste au cas où l’utilisateur veuille se fabriquer une véritable machine de guerre.
Fabrication sino-belge
Problème : impossible de trouver une entreprise européenne capable de construire un tel dissipateur. “C’est un savoir-faire que nous n’avons plus en Europe” nous explique-t-on. Monster Labo a donc dû se tourner vers la Chine pour trouver son bonheur, faire fabriquer les premiers exemplaires et affiner son concept.
Puis ils imaginé et façonné une structure métallique capable de l’accueillir tout en gardant à l’esprit qu’il fallait – tout de même – pouvoir loger des composants dans l’habitacle. Pour le squelette, Monster Labo a fait appel à une société belge, spécialisée dans le travail de la tôle épaisse pour supporter le poids du radiateur qui pèse tout de même 3 kg à lui seul.
C’est ainsi qu’est né le premier prototype de The First, un boîtier plus haut que large, un parallélépipède rectangle fièrement dressé vers le ciel de presque 12 kilos une fois les composants montés à l’intérieur. Le modèle que nous avons vu à Taipei était très proche de modèle final imaginé par les quatre comparses et avait plutôt fier allure.
La finition extérieure toujours à l’étude
Nous n’avons vu – là encore – qu’une ébauche de ce à quoi pourrait ressembler la coque protégeant la structure (et donc les composants). Elle est ajourée sur le dessus afin que les calories s’évacuent naturellement et pourra tout à fait être personnalisée à l’achat. La couleur, c’est sûr mais aussi la matière.
Plastique, verre, bois, métal et même cuir, a priori Monster Labo n’écarte aucune piste. Il pourrait même être possible de créer sa propre coque, en utilisant une imprimante 3D. En effet, comme il n’y a aucune forme alambiquée ou subtilité esthétique particulière, tout est possible.
Quelle puissance de dissipation ?
Aussi imposant que soit le radiateur, ce dernier connait tout de même des limites de dissipation. En mode passif, boîtier fermé, il peut absorber la chaleur émise par des composants dont l’enveloppe thermique (TDP) grimpe jusqu’à 200 watts cumulés. Et 300 watts si la coque externe est remisée au placard. Enfin, si on embarque un ventilateur à bord, on double la première mise pour passer alors à 400 watts.
En clair, Monster Lab estime qu’en passif (boîtier fermé), un Intel Core i7-8700K et une GeForce GTX 1080 (ou une carte 3D professionnelle Nvidia ou AMD équivalente) peuvent être associés sans risque de surchauffe.
Avec un boîtier ouvert et plus encore en mode “actif”, on pourrait alors loger une carte graphique de type GTX 1080 Ti et l’un des Core i9 les moins énergivores d’Intel.
Enfin, en matière de stockage, Monster Labo annonce qu’il est possible de loger jusqu’à trois SSD et un disque dur le long de la structure ou dans le bas de celle-ci. Toutefois, le nombre final d’unités de stockage – tout comme la possibilité d’avoir recours ou non au ventilateur optionnel – est conditionné par le format du bloc d’alimentation choisi pour alimenter la plate-forme (ATX ou SFX). Car, vous vous en doutez, la forme et l’agencement interne du First n’offre pas autant de liberté que les boîtiers plus classiques dans le choix de certains composants. Et plus particulièrement du format de ces derniers.
Les limites dictées par les dimensions et la taille du radiateur
Impossible de loger une carte mère ATX classique, comme celle que l’on trouve dans la plupart des PC de bureau. Ici, c’est format mini-ITX obligatoire, et le montage du processeur sur le socket ainsi que l’installation de certains éléments de visserie fournis par Monster Labo sont à effectuer avant d’essayer de monter la carte dans le boîtier.
Il faut ensuite positionner carte et processeur contre la plaque de cuivre visible sur la photo ci-dessus. C’est alors que commence la phase de serrage et de fixation. Bien qu’on nous ait assuré que la procédure s’effectuait sans risque ni trop d’acrobatie, il n’est pas dit qu’elle soit à la portée du premier venu.
Côté alimentation, le choix peut se porter sur un modèle ATX ou SFX. Mais, en cas d’utilisation d’un bloc ATX, il faut savoir qu’il est impossible de loger un ventilateur sous le radiateur, d’avoir plus de deux SSD dans la machine et enfin, d’opter pour du refroidissement “actif”.
Reste maintenant à parler du cas de la carte graphique. Il y a là aussi quelques figures imposées au programme. Elle ne doit pas dépasser 27 cm de long. Soit la taille de beaucoup de modèles haut de gamme récents, une chance. Et comment la monte-t-on dans The First ? Eh bien, justement, c’est là qu’il va falloir jouer sérieusement du tournevis.
Nous l’expliquions plus haut, c’est l’un des deux réseaux de six caloducs se terminant par une épaisse plaque de cuivre qui va se charger de dissiper les calories émises par la puce 3D. Il va donc falloir démonter le kit de refroidissement natif de la carte et visser celle-ci à son emplacement, comme le montre la photo ci-dessus. Une opération qui peut s’avérer un peu périlleuse et qui soulève un “léger” problème : l’invalidation de la garantie.
A l’évocation de cette épineuse question, l’équipe de Monster Labo affirme que : “A l’heure des PC complétement “modés” et customisés, avec des composants refroidis à l’aide d’ingénieux système de tuyauterie, de plus en plus de fabricants considèrent que démonter la ventilation maison ne constitue plus un motif d’invalidation de garantie“. A vérifier tout de même avant de se lancer à l’assaut des vis !
Et, comme pour finir de nous rassurer complétement, l’équipé enchaîne en précisant que, dans un premier temps, “des machines toutes faites seront d’abord proposées à la vente, proposées et assemblées en France par un partenaire avec lequel nous sommes toujours en pourparler et qui est très enthousiaste à l’idée d’utiliser notre solution.“
La disponibilité des configurations montés dans des boîtiers The First, tout comme sa commercialisation – pour un prix compris entre 300 et 400 euros – n’est pas prévue avant la fin de l’année. Cependant, Monter Labo s’est dit prêt à nous faire parvenir une unité de test peu avant son lancement officiel, l’occasion pour nous de vérifier si le cahier des charges détaillé a bien été respecté.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.