Après deux ans d’efforts et un investissement de près de 5 millions de francs, Monsieur X, chef de projet décisionnel, a perdu ses illusions. X est fatigué d’avoir tiré son entreprise sur ce long chemin, fatigué des duels incessants. Ayant mené son projet à bon port ?” les utilisateurs le goûtent et le plébiscitent ?” X se languit du déploiement européen. L’histoire est tordue. Elle relie Monsieur X à trois personnages clés.D’abord, le ” fossoyeur “. Directeur général de la filiale française, il veut empêcher l’extension du projet aux autres entités européennes. Il doit en effet gérer une croissance trop moyenne, moins importante que celle de ses homologues, qui le place dans une situation délicate vis-à-vis de la holding. Le projet décisionnel, c’est sa dernière cartouche, celle qui lui permettra de briller à nouveau. A son actif : tentative de limitation du projet à la France seule ?” ce qui va dans le sens d’une politique de réduction des coûts prônée par la holding ; embauche d’une informaticienne extérieure pour effectuer les tests ?” qui ne connaissait ni le logiciel utilisé (Business Objects) ni les contraintes métiers de l’entreprise ; et, enfin, introduction d’un deuxième acteur clé.Voici donc le ” bonimenteur “. Bombardé par le précédent ” chef des opérations e-business “, il tient du mercenaire et du lampiste. Interrogé par la presse l’été dernier, il se présente alors comme le responsable du projet. Et agit comme tel. Ses assertions ampoulées et ses fausses déclarations le placent aujourd’hui près de la porte. Jamais en manque de ressources, il négocie actuellement son départ, muni de moult justificatifs de ” bons et loyaux services ” provenant… du fossoyeur lui-même.Et, enfin, dans le rôle du ” shérif dépassé “, le directeur informatique du groupe. Coincé entre ses patrons, qui trouvent le projet trop coûteux, et les filiales, qui en sont avides, il a les pieds dans le béton. Résultat, Monsieur X perd confiance en son supérieur direct, qu’il estime “critique par derrière et laudatif par-devant”.Aujourd’hui, le data warehouse est achevé. Les tests aussi. ” J’ai de fortes chances d’y perdre mes plumes, c’est la désorganisation la plus totale. “ A la fois désabusé et blindé, Monsieur X s’accroche : ” Dans cette histoire, pas de sentimentalisme ni de copains. Il faut jouer sur l’équilibre des forces. “ Mais, une fois le projet terminé, X ne rêve que de senfuir vers de nouvelles aventures.Prochaine chronique le lundi 9 octobre
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