C’est la première leçon que retient la Fédération des entreprises de vente à distance (Fevad) de la période des fêtes de fin d’année : Internet devient un canal d’achat de moins en moins marginal. D’abord dans le résultat des
ventes. Au total, l’association avance le chiffre de 700 millions d’euros dépensés sur le web pour les fêtes, soit 67 % de mieux par rapport à la même époque en 2002.Preuve supplémentaire, selon la Fevad, de la confiance des internautes dans les capacités des marchands en ligne à honorer leurs commandes dans les temps, 15 % des gens ont passé leur commande après le 15 décembre.Le traditionnel pic d’activité de fin d’année a même permis à Fnac.com d’être rentable au quatrième trimestre 2003, pour la première fois depuis sa création. Rueducommerce a vu son chiffre d’affaires tripler entre Noël 2002 et Noël
2003, pour atteindre les 20 millions d’euros.
Le profil de l’acheteur a considérablement évolué
Une nette évoution a également été enregistrée dans le comportement des acheteurs en ligne. L’idée toute faite d’un e-consommateur masculin, jeune, technophile et parisien commence à en ‘ prendre un coup ‘.
C’est en tout cas ce qui découle d’une étude statistique commandée à l’institut DirectPanel, auprès de 515 acheteurs de quinze ans et plus, pour les mois de novembre et décembre 2003.Ainsi, deux tiers des internautes acheteurs disposent d’une connexion bas débit, plus des trois quarts habitent hors de la région parisienne et 45 % sont des femmes. Sur la période, en moyenne 25 % des acheteurs en ligne en
étaient à leur première transaction sur un site marchand.En outre, ces nouveaux acheteurs sont moins jeunes que la moyenne : 57 % ont 35 ans et plus, quand 52,8 % de l’ensemble des acheteurs ont moins de 35 ans. Les trois quarts surfent en bas débit, preuve que l’ADSL
ne fait pas tout.‘ On a observé un comportement erratique des consommateurs, note Jean-Marie Boucher, directeur du commerce électronique de La Redoute. Il y a eu un démarrage assez mou en novembre, puis un
pic violent en décembre. Après le 25 décembre, les gros achats ont continué au lieu de chuter brutalement. ‘ Le VPCiste a également constaté que plus de la moitié de son chiffre d’affaires était due cette année à la
vente de produits non textiles.
Une croissance tirée par les produits high-tech
Tous sites confondus, CD et DVD sont en effet les achats en ligne les plus cités (49,7 %), vêtements et chaussures arrivant au même niveau que les produits informatiques (16,9 %). ‘ Notre croissance a
été essentiellement tirée par les produits high-tech, baladeurs MP3 ou lecteurs de DVD, sur lesquels nous avons 300 % de croissance ‘, confirme Christophe Lasserre (PDG de Wanadoo E-Merchant) pour Marcopoly.Fnac.com fait le même constat : le chiffre d’affaires sur les produits techniques a progressé de 86 %, pour 40 % du nombre de ventes. Chez Rueducommerce, derrière les appareils photos numériques, on retrouve les lecteurs
de DVD et de DivX ainsi que tout ce qui est lié aux fichiers MP3. L’impact du haut-débit et des facilités de téléchargement se situerait plutôt là…Le succès des produits high-tech risque cependant de s’éroder dans les années à venir. Les produits achetés dans le cadre d’une première transaction sur Internet ont en effet porté en premier lieu sur le bricolage et le jardinage
(53,8 % des produits cités), puis sur le matériel de sport (42,9 %), devant le meuble (40,7 %), l’abonnement à des magazines (38,1 %) et, seulement en cinquième position, les appareils photo et video (37,9 %). Encore une
preuve de l’élargissement du public des acheteurs en ligne, qui, pour sa première commande, fait la plupart du temps dans le classique.
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