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Mondus et Business Village sacrifiées

BNP Paribas et l’Italien Seat Pagine Gialle se retirent du segment des places de marché à destination des PME-PMI. Un arrêt de mort pour les deux acteurs.

Le paysage des places de marché spécialisées dans les achats de fonctionnement (fournitures de bureau, informatique, mobilier et voyage) à destination des PME n’aura mis que six mois à s’éclaircir.Alors que l’on comptait quatre acteurs majeurs fin 2001, il n’en reste aujourd’hui qu’un seul, Achat Pro. Après la fermeture de Marketo par Vivendi fin décembre 2001, c’est Business Village et Mondus France, qui ont fait les frais de la volonté de leurs actionnaires respectifs : BNP Paribas et la maison mère éponyme.La fermeture de Business Village est effective depuis fin mars. Véritable ancêtre du secteur, cette place de marché s’était lancée dès septembre 1998, poussé par la cellule de développement de Paribas. Mais elle a réalisé la moitié de son objectif (1 million d’euros effectif contre 2 visés) de chiffre d’affaires 2001, avec près de mille entreprises clientes. Ces résultats n’ont guère incité BNP Paribas à poursuivre son investissement : après 700 000 euros en février 2001, il aurait fallu injecter 2 millions supplémentaires pour développer l’offre de centrale d’achat (tarifs négociés par la direction des achats de BNP Paribas pour les PME clientes) lancée au mois de juin dernier.La banque a donc choisi de ne pas attendre le point mort, prévu sous 12 à 18 mois, un porte-parole se contentant d’indiquer : “Une nouvelle stratégie sera annoncée en mai, Business Village n’était qu’une place de marché parmi d’autres “.

Answork repositionnée

Un proche du dossier explique, lui, que la place de marché Answork (dont BNP Paribas possède 25 % aux côtés du Crédit agricole et de la Société générale), qui vise les grands comptes, pourrait être repositionnée vers les PME, vus ses piètres résultats.De son côté, Mondus France vient aussi de stopper ses activités. Elle a été victime du repositionnement de son actionnaire (41,7 %), Seat Pagine Gialle (filiale “annuaires” de Telecom Italia). L’Italien a fait le choix de se désengager de toutes les activités extérieures à son c?”ur d’activité. Résultat : après avoir mis 166 millions d’euros dans Mondus en août 2000, l’Italien a souhaité ressortir. Et a privé la structure d’une partie de ses fonds, provoquant le retrait de France et d’Allemagne. Selon Hervé Corlay, PDG de Mondus France, “pour que le client vienne sur internet, il faut qu’il y voit son intérêt, qu’on lui propose une veille tarifaire permanente par exemple. Chez Mondus, 80 % des clients passaient par le centre de contacts, seulement 20 % venaient sur le net. Les patrons de PME recherchent plus du conseil que du commerce en ligne.”Mondus comme Business Village ont donc laissé le champ libre à Achat Pro. Pour l’instant, car le PDG de Mondus France prépare un plan de reprise, qui pourrait aboutir d’ici à un mois et demi. Et Jean-Charles Bossard, PDG de Business Village, préparerait un nouveau Business Village à destination, cette fois-ci, des collectivités locales.

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Alain Steinmann