Localisé à Hem (nord de la France), le centre de tri de Mondial Relay, distributeur des colis du groupe 3Suisses International, alimente 19 agences de distribution d’où partent des navettes en charge d’approvisionner quelque 3 500 points relais et des transporteurs légers. Ce sont ces derniers qui livrent les colis au domicile des clients du vépéciste.
La traçabilité, une donnée essentielle
Efficace, cette architecture doit néanmoins évoluer. Il s’agit, notamment, de généraliser les livraisons à domicile en 24 h d’une partie des colis, tels les articles lourds ou de valeur. De plus, si la remontée des informations logistiques s’effectue en temps réel du centre de tri jusqu’à l’agence, il n’en est pas de même au moment de la remise du paquet au client.“Actuellement, nous disposons de l’information uniquement au retour de la tournée du transporteur léger, confie René Kluszczinski, chef de projet chez Mondial Relay. Il nous restait donc à informatiser cette dernière étape. L’idée consiste à doter les transporteurs d’un PDA, de façon à ce qu’ils saisissent les données nécessaires à chacune des ruptures de charge.”Voici environ 1 an, Mondial Relay a donc lancé l’initiative L’TRACE, qui vise à valider sur le terrain l’utilisation de terminaux communicants. Objectif : assurer une traçabilité complète des colis “jusqu’au dernier centimètre“.Un projet primordial pour la société, comme le souligne René Kluszczinski : “La démarche L’TRACE consiste à moderniser notre métier. Le tracing par étape responsabilise l’acteur de chacune d’entre elles. L’outil doit également autoriser davantage de précision, notamment lors de la dernière phase où l’on sera en mesure de qualifier et de prendre en compte les aléas de distribution (absence imprévue du client…). Le zéro papier doit pouvoir aussi s’imposer. Le projet s’autofinancera de lui même, ne serait-ce que par rapport aux gains sur réclamations.”
Une solution à base de PDA “durcis“
Une dizaine de prestataires sont alors démarchés. Aujourd’hui, Mondial Relay expérimente 4 prototypes sur le terrain, dont celui mis en place par Webtiss. “Nous avons choisi de privilégier des solutions avec des PDA plutôt que des terminaux spécialisés, en raison de leur aspect pratique et de leur polyvalence”, précise d’emblée Éric Divry, directeur développement au sein de Mondial Relay.La proposition élaborée par Webtiss s’appuie sur une architecture logicielle signée Sybase (iAnywhere), ainsi que sur des terminaux PDA de marque Symbol, fonctionnant sous PalmOS et équipés de lecteurs de codes à barres. “Le livreur s’identifie avec un code de 5 chiffres, puis utilise un lecteur de codes à barres pour entrer les références des colis. Si, lors de la saisie, le numéro de tournée ne correspond pas au colis, un message d’erreur le lui signale, explique René Kluszczinski.Au moment de la livraison à domicile, le client accepte ou refuse son paquet, en signant sur l’écran du PDA. La signature reste obligatoire, même si elle n’a pas de valeur juridique.” Les possibilités de développement de ce type de système appliqué à la vente par correspondance se révèlent considérables, comme le souligne le chef de projet : “Le livreur voit, sur son écran, si le colis a été réglé ou pas. À terme, l’application prendra en compte le télépaiement, autorisant ainsi les livreurs à encaisser les paiements par carte bancaire.”Côté back office, le prototype a nécessité le déploiement d’un petit extranet, sur lequel “le chef d’agence consulte les données relatives aux livraisons. Des informations qui pourront, à l’avenir, être remontées directement vers notre AS/400 de gestion”, confie René Kluszczinski.
Passage du Wifi au GPRS
“Après deux mois de test sur notre plate-forme de Lieusaint, nous pouvons affirmer que l’application fonctionne. Plusieurs livreurs ont eu nos terminaux en main et personne n’a été réfractaire au projet.” Pour l’instant, en termes de télécommunications, Mondial Relay privilégie la piste du socle modem sur lequel le chauffeur/livreur pose le terminal, le soir après sa tournée : “À terme, l’idéal consistera en une connexion à 11 Mbit/s Wifi dans l’entrepôt, gratuite pour l’entreprise, puis en un basculement sur le réseau GPRS lorsque l’utilisateur se trouve à l’extérieur de la société, commente Jean de Broissia, directeur général de Webtiss Technologies.Il y a une réelle complémentarité entre ces modes de communication. Mais il faut que le transfert reste transparent pour l’utilisateur. Pour l’instant, de tels terminaux mixtes existent (à l’image du Symbol PDT 8056), mais leur prix, supérieur à 3 050 ?, demeure élevé.”Enjeu important pour ce type de projet, le coût des télécommunications constitue encore un frein non négligeable dans le cadre de déploiements massifs de terminaux, même si Jean de Broissia note une évolution favorable de la part des opérateurs : “Le développement des réseaux et des offres des opérateurs rend ce type d’application de plus en plus pertinente pour l’entreprise. Ainsi, France Télécom, avec qui nous travaillons, propose 10 Mo de données transférées en GPRS pour seulement 5 € par mois, via sa prestation Orange portail entreprise. Aujourd’hui, c’est plutôt le coût des terminaux, notamment des PDA communicants, qui freine les déploiements. Un PDA “durci” communicant coûte souvent deux fois plus cher qu’un PDA non communicant.”Pour l’instant, il s’agit d’une phase prototype qui servira à mettre au point la phase pilote début 2003 (pour la livraison à domicile), laquelle précédera la mise en production. Pour les points relais, Mondial Relay et Kiala élaborent une solution commune.
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