Quand j’ai perdu mon smartphone, c’était la première fois, j’ai un instant cru avoir perdu par la même occasion trois ans de courrier, un bon millier de photos de vacances à Palavas, l’article à rendre pour demain et ce roman toujours inachevé. Vieux réflexe de qui a connu, avant les webmails, le courrier qu’on récupérait sur un serveur POP (et non, on n’y téléchargeait pas de musique). Le mail se retrouvait prisonnier sur un PC aussi lourd qu’un boulet. Nerveusement, j’ai fait de décompte mental de mes trésors numériques. Courriers sur Outlook.com, feuilles de calcul et textes sur Google Documents, et les photos de Palavas sur Pinterest. Ouf ! Mais aussi, une galaxie de liens sur Pearltrees, des prises de sons sur Soundcloud, les carnets d’adresses Facebook et LinkedIn, mes points de chute à Berlin sur Airbnb et tout un bazar digital dispatché en vrac sur Hubic, Dropbox. Rien qu’on ne puisse retrouver à partir d’un autre appareil, le vieux PC tout acier par exemple. Je me suis alors rendu compte que cet ordiphone ne contenait rien. Rien qu’une puce qui me réserve l’accès à… Tient, à quoi au juste ?
Au début était Amazon
Le Cloud, le Nuage. Un univers numérique toujours au-dessus de moi. Une image plus juste serait celle du réseau et du compteur électrique. J’ai besoin de lumière, de chaleur ? Je pousse un bouton. Sur Gandi, le site de mon hébergement web, je pousse un curseur pour ajouter des processeurs, de la mémoire ou un espace de stockage supplémentaire. Ce serveur virtuel me cache la réalité des véritables machines – leur localisation, les pannes – et me décharge de leur gestion. On paye la capacité à la durée. Je pourrais même m’offrir 10 minutes de la puissance d’un supercalculateur pour retrouver le mot de passe de cette vieille archive.
Le Cloud, ça a commencé vers 2006. Amazon possédait d’énormes ressources informatiques taillées pour l’afflux de commandes des fêtes de fin d’année et employées à moins de 10 % le reste du temps. En commercialisant ses Amazon Web Services (AWS), il louait les capacités inutilisées qui sinon auraient été des pertes sèches. L’idée a inspiré d’autres entreprises du web ou des télécoms qui disposaient de nombreux serveurs. Aujourd’hui, OVH, Rackspace, Google, ont construit de véritables usines qui produisent rationnellement de la puissance informatique à la demande. Des start-up ont pu bâtir sur cette ressource bon marché des services pour le grand public. Mes photos de vacances confiées à Pinterest se trouvent en fait sur des serveurs d’Amazon, quelque part aux États-Unis ou ailleurs.
De plus en plus d’offres commerciales
Les entreprises ont aussi compris l’économie financière qu’elles pouvaient réaliser. Stéphane Mariel, créateur d’entreprises et consultant résume : « Bientôt elles externaliseront l’essentiel de leur informatique, du réseau, de la téléphonie. La confiance est-elle un problème pour elles ? Avec Salesforce, elles confient déjà leur carnet de clients… C’est le début d’une mutation. Elle pose de nombreuses questions sur l’emploi dans les professions IT, sur la liberté du client de changer de fournisseur, sur l’égalité d’accès au très haut débit sur le territoire. »
Service | Espace gratuit | Prix annuel de 100 Go | |
Google Drive | 15 Go | 60 $ | édition en ligne de documents |
Skydrive | 7 Go | 37 € | édition en ligne de documents |
Hubic | 25 Go | 15,54 € | |
Dropbox | 2 Go | 65 $ | |
Amazon Cloud Drive | 5 Go | 50 $ | |
iCloud | 5 Go | 80 € (pour 50 Go) | |
Cloud d’Orange | 50 Go | forfaits H+/4G, Livebox fibre |
L’espace de stockage en ligne est modulé suivant les besoins. Il est utilisé pour le courrier, les photos, les médias, les documents.
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