Jack Welch fut, jusqu’à l’année dernière, le patron de General Electric, une des plus importantes et des plus anciennes entreprises américaines. Il a décidé de se raconter dans Ma vie de patron, un livre qu’il faut lire pour son humour, sa sensibilité et son intelligence. Sans jamais se glorifier de son destin, tout en montrant une certaine fierté pour une trajectoire qui a fait de ce fils de modeste employé des chemins de fer, d’origine irlandaise, l’un des patrons les puissants des États-Unis. Il témoigne au travers de sa vie de ce qui fait la force de l’économie américaine. Par ses études, Jack Welch a obtenu un emploi d’ingénieur à General Electric. Par sa détermination et sa force de travail, et à certains moments, son habileté man?”uvrière, il a pu monter les échelons de l’entreprise jusqu’à en atteindre le sommet.Ingénieur chimiste, il commence sa carrière dans une unité chargée de mettre au point des matières plastiques destinées aux équipements électriques. Ce côté chercheur aurait pu le conduire à mener une carrière purement intellectuelle.Mais, ce que l’on retient de son propos, c’est que la souplesse du système américain, qui fait que nul n’est prédéterminé ni par sa naissance, ni par ses études, permet l’affirmation des personnalités. Néanmoins, Welch n’est pas dupe et il sait qu’un élément déterminant du succès reste… la chance. Les grandes entreprises multinationales comme les bureaucraties publiques finissent par être incontrôlables. Président directeur général de General Electric, il constate que ses décisions se diluent et que la décision finale est la combinaison entre son impulsion première, la lecture qu’en font les échelons intermédiaires, les inerties de ceux qui doutent et le hasard qui fait qu’un produit arrive sur le marché au bon moment. Bref, les mémoires de Jacques Welch sont un livre à lire et à déguster…
*Professeur à l’ESCP-EAP
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