Sorti le 27 octobre, Battlefield 3 est arrivé le premier sur le champ de bataille. Au bout d’une semaine, Electronic Arts, son éditeur, annonçait d’excellents chiffres de vente avec 5 millions de copies du jeu écoulées. Un record pour la série.
Dans la guerre contre Modern Warfare 3, Battlefield 3 marquait donc des points. Mais c’était compter sans le rouleau compresseur commercial, la force de l’habitude et la qualité de ce Modern Warfare 3. Six millions et demi de jeux vendus, claironnait ainsi Activision, son éditeur, en seulement vingt-quatre heures !
On prend dès lors toute la mesure de la puissance de la saga Call of Duty, beaucoup plus grand public, ancrée dans les esprits des joueurs grâce à sa mise en scène sensationnaliste. Si Battlefield 3 semble condamné à moins se vendre, nous avons confronté les deux jeux, dans un petit match en cinq points.
Battlefield 3
La campagne solo
Modern Warfare 3 reprend l’action là où le 2 l’a laissée. Les personnages angulaires sont donc de la partie : Price, Soap et quelques autres… Ils combattent toujours sur différents fronts le dernier survivant des responsables de cette troisième guerre mondiale : Makarov.
Le tableau est apocalyptique, la moitié de l’Europe est ravagée et les Etats-Unis ne vont guère mieux. Le tout est toujours aussi peu vraisemblable. Une guerre entre deux superpuissances à cause d’un massacre dans un aéroport ? Vraiment ?
Pour le reste, les scripts en avalanche sont toujours présents à l’appel et la course-poursuite vers le final quasi intimiste s’effectue à toute vitesse (environ 6 h).
Fidèle à son credo réaliste, Battlefield 3 a opté pour la vraisemblance dans son scénario. Enfin, pour autant qu’un complot terroriste sur fond de conflit irakien, qui met à genoux les grandes villes du monde occidental, soit plausible.
En tout cas, les personnages sont confrontés à des situations plus crédibles, même si cette campagne solo comporte de nombreux artifices et que les QTE et l’impression d’avancer dans un couloir gâchent un peu le plaisir.
Réalisme mis à part, les deux campagnes solo sont assez moyennes, et ne servent finalement qu’à se remettre en jambes avant le multi.
La « nostalgie » nous ferait pencher du côté des personnages bien connus depuis Modern Warfare 1. Mais le personnage principal de la campagne solo de Battlefield 3 est suffisamment mystérieux, carré et bien campé pour être attachant.
Vainqueur pour la partie solo : match nul
La série des Modern Warfare utilise le même moteur depuis l’origine. Si l’identité graphique est indéniable, l’affichage propre (malgré quelques ralentissements), et si les améliorations apportées au fur et à mesure se voient bien, notamment dans le rendu des effets de particules, le moteur du jeu d’Activision est clairement en fin de vie.
Pour autant, le parti pris sensationnaliste et cinématographique est toujours respecté et remplit sa mission haut la main.
De son côté, Battlefield 3 utilise le tout nouveau Frostbite Engine 2, développé par Dice. Au menu, des effets de lumière très dynamiques, des mouvements hyperréalistes, grâce à la technologie développée en interne par EA Sports, et une destructibilité des environnements qui coupe toujours le souffle, surtout en multijoueur. Un saut technologique qui se ressent au niveau de la configuration minimale.
Vainqueur pour les graphismes : Battlefield 3
Battlefield 3
La partie sonore est également capitale dans ce genre de jeu. Modern Warfare 3 et Battlefield 3 suivent ici encore deux écoles parfaitement illustrées par les différences de son produit par les armes. Modern Warfare 3 vous offre une piste audio qu’un film hollywoodien ne renierait pas. Battlefield 3 propose de son côté un son incroyablement enveloppant et puissant, avec des sonorités plus… réalistes. Un ressenti de notre part qui peut paraître subjectif, car avons assez peu l’occasion d’entendre le doux chant des mitrailleuses lourdes, le soir au fond des bois, pour pouvoir comparer.
Vainqueur pour le son : Battlefield 3
Battlefield 3
C’est dans le multijoueur que la différence entre les deux titres apparaît. Deux écoles diamétralement opposées dans un même genre, le FPS.
L’une, celle de Modern Warfare, est l’héritière du run and gun. Quels que soient sa classe et son mode de jeu, on court, on sort des bunny jumps à tout bout de champ, on vide ses chargeurs à tout-va, on se jette au sol pour éviter un tir tout en « fraguant », on égorge un ennemi qui passe trop près, on balance des grenades flash toutes les deux secondes et on « respawne » à l’envi avec des bonus enchaînés au fil des kills.
C’est une façon de jouer dynamique, prenante, beaucoup plus stressante et intense, les cartes étant bien plus ramassées. Les combats sont jouissifs, mais, pour un FPS militaire réaliste, on a l’impression que c’est assez peu… réaliste.
Modern Warfare 3 offre une vaste panoplie de modes de jeu, hormis le mode Zombie, habiruellement présent dans les titres de Treyarch.
Toutefois, ce nouveau Call of Duty apporte assez peu de nouveautés : les joueurs qui se concentrent sur les objectifs et ne cherchent pas la performance individuelle sont favorisés ; le mode Coop (Spec Ops) héberge désormais une version « modern-warfarisée » du mode Horde (des vagues sans fin d’ennemis à tuer à deux). On regrettera toutefois que les parties sur serveurs dédiés ne soient pas la norme.
Modern Warfare 3
L’autre école, c’est Battlefield 3 qui l’incarne, héritier d’un monstre du jeu multijoueur, avec des cartes immenses sur lesquelles peuvent batifoler jusqu’à 64 joueurs sur PC.
Les véhicules terrestres, amphibies ou aériens réduisent les distances et apportent un côté tactique indéniable, un tank épaule les fantassins et réciproquement. Un aspect renforcé par la possibilité de « respawner » à différents endroits, y compris dans des véhicules déjà utilisés par d’autres joueurs si une place est libre.
C’est d’ailleurs une grosse différence entre les deux titres. Le multi de Battlefield ne peut se concevoir qu’en étroite concertation avec les autres joueurs de l’équipe.
De plus, les grands espaces obligent à avancer avec prudence, à ramper, se terrer, notamment quand un tank passe et qu’on a une seule grenade sous la main.
En ce sens, Battlefield est plus rude d’accès, plus exigeant, offre moins de plaisir immédiat, mais le long combat pour la domination de trois zones dans une carte gigantesque, ou les possibilités de filtres particulièrement bluffantes pour choisir des parties témoignent d’une volonté forte d’offrir à chaque joueur ce qu’il attend.
Alors ceux qui aiment l’action soutenue et incessante pencheront irrémédiablement du côté de Modern Warfare 3. Et ceux qui aiment construire une partie en soutien d’une action collective se tourneront vers Battlefield 3.
Mais quand on aime les deux genres et qu’on se laisse aller à la facilité, c’est plutôt du côté de la sauce tellement addictive de Modern Warfare 3 qu’on penchera. Juste un peu.
Vainqueur pour le multijoueur : Modern Warfare 3
Un jeu ne peut désormais être conçu, semble-t-il, sans des tonnes de fonctions sociales. Côté Battlefield, on trouve le Battlelog, clone militaire de l’Autolog des Need for Speed, d’Electronic Arts et des fonctions communautaires assez avancées qui permettent de savoir en direct ou presque que votre ami fait des étincelles.
Mais rien au niveau du service Elite de Call of Duty. Certes toujours pas disponible sur PC, ce service, gratuit à la base mais payant si on veut bénéficier de toutes les fonctions (y compris l’obtention automatique des DLC payants), permet de constituer des groupes de joueurs et de savoir où sont leurs points faibles, sur quelle carte, etc. Un moyen intelligent de s’améliorer, d’affiner sa technique.
Vainqueur pour les outils : Modern Warfare 3
Modern Warfare 3
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