Le 15 septembre prochain, Orange facturera enfin les appels mobiles à la seconde. Et ce dès la première seconde. Nous allons donc finalement payer pour ce que nous consommons. Les opérateurs français facturaient jusque-là les communications de leurs clients de façon surprenante : une première minute indivisible, puis un découpage du temps par paquets de trente secondes. “En moyenne, c’est près de 30 % du temps facturé par les opérateurs qui n’est pas consommé”, dénonçait en février dernier l’UFC-Que choisir.SFR, qui avait pratiqué un temps ce mode de facturation, y reviendra également en septembre, et Bouygues Télécom suivra bientôt le mouvement. Les actions menées par l’association de consommateurs UFC-Que choisir ont donc porté leurs fruits. Mais des scories continuent de traîner ici ou là et tempèrent notre enthousiasme. SFR conservera la première minute indivisible. Idem chez Orange pour certains types de clients. On comprend pourquoi : selon l’UFC, 60 % des appels durent moins de une minute. Le plus chiffonnant est que les appels vers les réseaux concurrents d’Orange seront taxés de 0,002 euro par seconde. Cela paraît dérisoire. Mais une heure d’appel vers un client SFR ou Bouygues, par exemple, gonflera les communications hors forfait de 7,12 euros, soit près de 47 francs. Les clients d’Orange ont jusqu’au 6 septembre pour choisir entre l’ancien mode de facturation et le nouveau. Que faire ? Accepter ce dernier, mais se demander constamment ensuite si les autres sont Orange ou non, ou conserver un système qui s’avère injuste ? La nouvelle formule d’Orange pose un problème de fond en introduisant une discrimination directe entre clients des mobiles. Certes, SFR pratique déjà une telle taxation, mais uniquement pour les communications hors forfait.Ne pas se soucier de savoir qui l’on appelle est lun des facteurs ayant contribué au succès du mobile, comme, plus récemment, à celui des SMS. Orange estime sans doute avoir fait faire un pas en avant à ses clients. Il est bien possible que la téléphonie mobile, elle, en ait fait un en arrière.
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