- MMO et free to play – Instance 9 : Leelh, MMO lillois en approche
- Leelh enchanté : visite en images
- L’actu MMO et free to play en bref
Leelh est un véritable ovni dans la constellation des MMO : entièrement en 3D et jouable avec un simple navigateur Web, il met le jeu de rôle au centre de toutes vos actions et vous transporte en 2087 au cœur d’une ville française, Lille, dévastée par un mystérieux cataclysme.
De la survie postapocalyptique, de l’exploration, et du « bac à sable » (un type de jeu où vous choisissez vraiment le rôle que va tenir votre avatar)… Leelh, c’est La route (de McCarthy) qui rencontre Koh-Lanta (de TF1) dans les rêves d’un joueur de rôle (de plateau). Morceaux choisis de notre entretien avec son responsable des communautés, Laurent Righetti.
« Une techno qu’on croyait morte… »
01net : Peux-tu nous présenter la société 3Dduo ?
Laurent Righetti : Nous sommes une petite entreprise, qui a été montée en 2008 dans la région lilloise. Nous avons débuté en créant quelques serious game à vocation publicitaire ou pédagogique et nous comptons aujourd’hui 25 personnes dont 20 qui travaillent à temps plein sur Leelh. Le serious game a vraiment été l’occasion de nous faire les dents sur la technologie que nous utilisons quotidiennement s’appuyant sur le langage VRML.
Une techno que les gens croyaient un peu morte mais dont on arrive aujourd’hui à faire quelque chose de bien grâce au haut-débit. Elle nous permet d’afficher un véritable univers en 3D, qui tourne de manière très fluide sur un simple navigateur, auquel il suffit juste d’installer un plug-in de 5 Mo [le BS Contact, NDLR].
Quand le projet a-t-il débuté ? A quand la sortie officielle ?
Nous avons commencé en février 2009. Aujourd’hui, la toute première zone est entièrement bouclée, elle s’étend sur 9 km2 et représente le sud de Villeneuve-d’Ascq. Nous travaillons sur les deuxième et troisième zones ainsi que sur l’architecture des serveurs que nous venons de modifier.
Le jeu était censé sortir fin avril 2010, mais nous voulons proposer quelque chose de plus stable, on se laisse encore un peu de temps pour le peaufiner. Je préfère ne pas donner de date précise quant à la sortie, mais nous allons faire une sortie séquencée : ouvrir d’abord le jeu aux gens qui nous suivent depuis le début (joueurs de l’alpha et de la bêta fermée), qui sont un soutien énorme pour nous, puis on va augmenter petit à petit le flux des joueurs.
Peux-tu nous parler du jeu ?
Quand nous avons débuté Leelh, l’ambition était de faire quelque chose de vraiment différent. Nous voulions en faire un vrai jeu de rôle en 3D dans un univers postapocalyptique qui devait tourner sur un navigateur Internet. Nous voulions en faire un vrai plateau de jeu pour les rôlistes et retrouver l’ambiance très RP d’un T4C ou de certains serveurs d’Ultima Online. Nous sommes convaincus qu’il y a vraiment des gens qui ont envie de faire du vrai jeu de rôle sur le Web.
Nous ne proposons pas de classes prédéfinies, nous sommes partis sur un principe de jeu « bac à sable » : n’importe qui peut devenir n’importe quoi en plaçant ses points de compétences et de talent où il veut. Au début du jeu, tu peux choisir quatre types de corpulences, à chacune sa capacité spéciale mais après ça, tout est ouvert.
Tu peux évidemment créer un archétype de classe en plaçant tous tes points dans le vol et la fuite – pour devenir un voleur -, ou placer tous tes points en combat – pour devenir un combattant – mais tu peux également t’orienter vers un personnage plus cérébral spécialisé dans les langages afin de déchiffrer d’anciens artefacts ou l’analyse des plantes pour te nourrir sans problème. Cette personnalisation sera encore plus étoffée grâce au système d’artisanat que nous sortirons certainement en septembre avec notre deuxième zone.
« Ne pas mettre tous ses points en combat »
N’avez-vous pas peur qu’un positionnement très « roleplay » et que la possibilité de se spécialiser comme bon nous semble créent des déséquilibres important entre les joueurs ?
Nous sommes conscients qu’il y a un risque à se positionner comme cela, mais c’était le choix de départ. Le jeu n’est pas du tout pensé pour être équilibré en un contre un. Pour ça, mieux vaut jouer à Street Fighter. Nous sommes dans une optique de jeu en groupe, d’entraide collective. Un joueur qui aura par exemple mis tous ses points en combat et qui passe son temps à tuer tout le monde finira par mourir tout seul dans son coin. Il sera incapable d’analyser sa nourriture, personne ne voudra le faire pour lui.
Il ne mangera que des choses qui le rendent malade ou finira par mourir de faim. On fera un peu les flics, c’est inévitable si des joueurs abusent du PK [player killer, NDLR] et on n’hésitera pas à bannir des comptes, mais on compte bien qu’il y ait une vraie autorégulation par les joueurs. Nous avons, par exemple, déjà des joueurs qui comptent créer des clans anti-PK.
Tu te réveilles dans un petit hôpital de fortune. Tu es en 2087 et après avoir choisi l’une des deux factions du jeu, tu te rends rapidement compte que c’est le bordel : tout est dévasté, tout le monde est livré à lui-même. Tu ne sais pas trop ce que tu dois faire mais tu vas rapidement te rendre compte qu’il faut que tu trouves de la nourriture pour ne pas mourir de faim, ou de l’équipement et des armes pour te défendre, et que le fait de t’allier à d’autres joueurs te permet de ne pas trop stresser.
Quel est concrètement le quotidien d’un joueur de Leelh ?
Le but principal est donc de survivre – en explorant les environs – et de découvrir les causes du cataclysme. Nous avons beaucoup de quêtes et d’objets qui aideront à mieux comprendre l’origine du cataclysme, mais nous voulons que cette enquête se poursuive également sur le Net, on a beaucoup d’idées dans ce sens.
Nous ne sommes pas du tout dans un jeu de « bash », où tu gagnes des niveaux en tapant des monstres à la chaîne. Les monstres ici sont plutôt générateurs de stress et, vu leur difficulté, tu préfères les fuir que de les affronter en solo. On gagne des niveaux (donc des points de compétences) en ouvrant des containers, en trouvant de la nourriture, en volant les gens, en identifiant des objets, en combattant… Il n’y a pas de banque dans Leelh, il va donc falloir trouver une ou plusieurs planques pour stocker ses trouvailles et celles de ses potes et les sécuriser pour éviter que d’autres joueurs ne viennent vous piller.
C’est un jeu d’exploration et de survie, nous voulions vraiment partir sur quelque chose de réaliste, de difficile, où le joueur doit vraiment investir et vivre son personnage. La mort est d’ailleurs vraiment pénalisante, la communauté va jouer un rôle fondamental.
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