01net. : Nous entendons parler de Mozilla depuis 1998. Or, sa version 1.0 n’existe toujours pas. Qu’est-ce qui a retardé le lancement du produit ?Mitchell Baker : On peut faire l’analogie avec la rénovation d’une maison pour expliquer le retard. Quand Mozilla a été créé, à partir de Netscape Navigator, nous nous sommes rendus compte que des pièces entières devaient être refaites. Mais, à chaque rénovation, on découvre des problèmes autre part. Ainsi, au bout d’un certain temps, il a été décidé que Mozilla devait se baser sur un nouveau moteur d’affichage, Gecko. Ensuite, nous avons réalisé qu’il allait falloir réécrire les bibliothèques réseau, et ainsi de suite.Que manque-t-il pour finaliser Mozilla ? Quelles nouvelles fonctionnalités comptez-vous ajouter d’ici à la version 1.0 ?Aucune fonction supplémentaire n’est prévue. Le produit est au point en termes de fonctionnalités et il faut désormais le finaliser. Le manifeste que nous avons rédigé récemment à l’intention de la communauté des développeurs explique cela. Désormais, le développement de Mozilla se concentrera sur la résolution des bogues, la taille du navigateur et sa stabilité.Comment espérez-vous tenir cet objectif ?Depuis un an, la gestion du projet est devenue au moins aussi importante que l’écriture du code. De nouveaux processus ont été mis au point. Ainsi, nous vérifions non seulement que le code développé exécute bien ce qu’il doit effectuer mais aussi qu’il ne va pas perturber d’autres parties du navigateur.Les développeurs soutiennent-ils cet objectif ?Le travail de l’équipe Mozilla consiste avant tout à maintenir la motivation des contributeurs, nous essayons de ne prendre aucune décision controversée. Les bénévoles en charge de Mozilla sont là pour définir les grandes lignes mais ce ne sont pas eux qui créent le produit.Le projet reste un des plus importants en terme de code développé et vérifié chaque jour. L’idéal serait de disposer aussi d’un employé mais les contributions financières qui aident au développement de Mozilla sont trop irrégulières pour payer un salaire régulier.Comment réussissez-vous à motiver ces bénévoles ?L’idée de Mozilla, c’est de proposer une alternative aux produits Microsoft, en terme de navigateur ou de moteur d’affichage. Le système judiciaire américain aura au moins déterminé que Microsoft dispose d’un monopole et a usé de ce pouvoir. Mais défier cette compagnie exige une immense volonté. Nous devons affronter la perception des développeurs selon laquelle il n’y a point de salut hors du développement pour Internet Explorer.Les médiocres performances de Netscape 6.0, premier produit majeur reposant sur Mozilla, pèsent-elles sur le projet ?Mozilla ne contrôle pas les produits livrés à partir de notre technologie. Nous n’exerçons aucun pouvoir sur les développeurs des éditeurs, ceux de Netscape compris. Maintenant, il faut aussi reconnaître que Netscape a bien travaillé entre la version 6.0 et la version 6.1Mozilla a été lancé par Netscape, racheté par AOL, qui a fusionné avec Time Warner. Quel est l’impact de ce conglomérat sur votre activité ?L’acquisition de Time Warner n’a rien changé. Le management d’AOL n’est jamais intervenu auprès de Mozilla.
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