Ce n’est pas aux tenants du concept des têtes bien pleines préféré à celui des têtes bien faites (débat séculaire en France. Cf. Rabelais/Montaigne) que s’adresse la protestation.Non. L’objet du courroux de cette jeune fille est l’installation dans son établissement, de quelque mille six cents élèves, d’un système de “gestion des défauts de présence en temps réel”. Autrement dit, un appel assisté par ordinateur au moyen de codes-barres identifiant chaque élève. Comme le suggère un professeur, puisqu’il faut contrôler les absences, autant le faire avec le plus d’efficacité possible. Mais, objecte un autre élève, “les profs n’ont pas compris la technique, et il y a des erreurs”…Bref. Deux lycées en France utilisent le système mis au point par une société d’Aix-en-Provence. Deux autres établissements l’adopteront bientôt. D’autres encore ont déclaré leur intérêt pour l’outil, tout en s’alarmant de son coût (entre 20 000 et 70 000 euros, selon la taille de l’établissement).Il n’y a, pour l’instant, aucune leçon particulière à tirer de l’affaire. Sauf à constater que la sécheresse du procédé ne fait que choquer les esprits encore naïfs, alors que nos noms ne sont, dans des milliers de bases de données, qu’une succession de 0 et de 1, manipulables à souhait, disponibles pour à peu près tout, et, pour lheure, encore aussi efficacement protégés par des consciences responsables que par la loi.
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