(Publication initiale le 1er juillet) Jean-Marie Messier poussé à la démission, c’est ” le Mozart de la nouvelle économie ” qui quitte Vivendi Universal. Si ce surnom donné par la presse prête à sourire, il symbolise le virage stratégique amorcé par Vivendi sous l’impulsion de celui qui a lui-même adopté son surnom J6M.com.Car en poussant Jean-Marie Messier vers la sortie, les administrateurs de Vivendi mettent un terme à la stratégie de convergence des contenus et des contenants initiée par son président dès 1998. Au contraire, il s’agit aujourd’hui de casser le conglomérat actuel. Et, dans le même temps, de se séparer des foyers de pertes qui ont mené Vivendi à une dette de 34 milliards d’euros.” Nous sommes dans une période où les groupes de médias n’ont pas le luxe de dépenser de l’argent dans des business models incertains. Les sociétés Internet de Vivendi ont donc des inquiétudes à avoir, note un analyste financier, spécialiste de la valeur, et de rajouter : D’autant
que les activités Internet de Vivendi Universal sont des foyers de pertes beaucoup plus importants que le seul Canal+, pourtant mis en avant. Vizzavi n’a pas été fermé parce que c’était le “bébé” de Messier. Un symbole. “Messier débarqué, ce qui reste encore des projets pharaoniques de Vivendi dans l’Internet devrait être mis sur la sellette.Vizzavi figure en tête de liste, mais les portails comme Divento.com ou Education.com sont également concernés. “Le positionnement de ces sociétés est clair, poursuit, sarcastique, un analyste, elles brûlent de l’argent pour rien.”
Le prolongement Internet de l’activité de chaque groupe pourrait perdurer
Néanmoins, cet élagage ne marquerait pas la fin des activités Internet du groupe. Suivant le schéma de restructuration de Vivendi Universal, chacune des nouvelles entités créées pourrait conserver l’activité Internet liée au prolongement de son activité. A sa charge, ensuite, les restructurations nécessaires pour rester en phase avec les réalités économiques de son secteur.En l’état, plusieurs scénarios de partition sont évoqués. Mais, quels qu’ils soient, le pôle d’édition musicale de Vivendi Universal devrait ainsi assumer l’avenir de MP3.com, de GetMusic et de Pressplay, tandis que la plate-forme de jeux en ligne Flipside reviendrait dans le giron de Vivendi Universal Publishing (ex-Havas).Ainsi, la fin du groupe Vivendi Universal, comme on le connaît aujourd’hui, marquerait la fin de la mainmise de Vivendi Net sur les sociétés Internet du groupe ainsi que la fin de la centralisation des processus de décision en général.Finalement, les actionnaires de Vivendi auront payé cher le mirage de la nouvelle économie de J6M.com. Entre rachats, projets internes ou prises de participations, Vivendi Universal a investi plus de deux milliards d’euros sur Internet dans les deux dernières années. Pour quel résultat ? Un chiffre d’affaires de 129 millions d’euros en 2001, pour une perte de 290 millions deuros.
“Faut-il avoir peur de la nouvelle économie ? “, se demandait Jean-Marie Messier en sous-titre de son livre J6M.com. Lui a, sans doute, eu trop confiance.
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