(Mise à jour) Vie privée: avec humour, les " Big Brother Awards " récompensent les traqueurs

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Samedi soir, ont été récompensés :

Le ministère de l’Intérieur pour son fichier inter-polices (STIC) listant crimes, délits et contraventions, dans la catégorie Etat ou Administration.

La Sonacotra a été jugée ” entreprise la plus intrusive ” pour la transmission, aux services de police, de fichiers d’étrangers en situation irrégulière.

Le prix du projet de proximité le plus intrusif revient à la ville de Vaux-en-Velin pour son système de ” vidéosurveillance qui a servi d’exemple à d’autres villes comme Montpellier, Lyon ou Strasbourg “, explique-t-on sur le site.

Dans la classe Produits et systèmes, le logiciel VSIS de l’institut de Recherche publique en informatique a été récompensé. Il s’agit d’un système de vidéosurveillance ” intelligent ” qui détecte les événements suspects enregistrés par une caméra.

Le prix spécial ” pour l’ensemble de son oeuvre ” a été attribué au Morpho Systems de la société Sagem Morpho, leader dans le secteur des bases de données biométriques (Visages et empreintes) utilisées par les polices du monde entier.

Du côté des protecteurs des libertés individuelles, c’est le collectif ” Souriez vous êtes filmés “, né à Levallois, quand la ville a mis en place des caméras de surveillance, qui se voit décerner le prix de la vigilance.

Première parution le 15 décembre.Après la Grande Bretagne, l’Autriche, les Etats-Unis, la Suisse et l’Allemagne, la France cède à son tour à la mode des Big Brother Awards. Parce que la vie privée est à protéger et que le grand public a le droit d’être informé des violations commises, les Big Brother Awards ont été créés afin de “dénoncer et identifier les surveillances de populations” et “inciter à la résistance”, lit-on sur le site.L’annonce des résultats aura lieu, samedi à Paris, lors de la Zelig conf, rencontre européenne des contre-cultures digitales.Bien qu’empruntant un style ” cérémonie des Oscars “, c’est du sérieux. Résultat d’une rencontre, en France, de militants associatifs, journalistes, juristes, avocats, défenseurs de la vie privée et des libertés publiques, les Big Brother Awards consacrent, preuves à l’appui.Un comité d’experts a tout d’abord été créé pour juger de la véracité des éléments fournis par les organisateurs comme preuves à charge. C’est ensuite au tour du jury, composé de personnalités très engagées dans ces débats, de récompenser les individus ou institutions par catégorie.Le jury a d’ores et déjà rendu son verdict. Les lauréats ont été visités, ce vendredi, caméra au poing, pour la remise de leurs récompenses. Les résultats seront annoncés officiellement samedi soir lors de la cérémonie. Les vidéo y seront diffusées.Parmi les nominés, on trouve, entre autres :

dans la catégorie ” Etat et Administration ” : le ministère de l’Intérieur pour le ” Système de traitement des infractions constatées ” (STIC), fichier inter-polices en activité depuis au moins 1995, et ” illégal “, selon les organisateurs ; la direction générale des impôts, qui a le droit depuis 1999 de croiser les fichiers sociaux et fiscaux.
dans la catégorie ” Produits et systèmes les plus intrusifs ” : Thomson-CSF Sécurité pour sa panoplie de vidéosurveillance des lieux publics.
dans la catégorie ” Prix spécial pour l’ensemble de son oeuvre ” : la ville de Levallois-Perret avec ses 84 caméras installées.

Rendez-vous lundi pour découvrir les résultats.

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Valérie Siddahchetty