Kanibuy veut devenir la première place de marché B-to-C paneuropéenne. Un challenge que tentera de relever Bruno Haziza en créant une première galerie marchande en France, c’est-à-dire un ensemble de boutiques en ligne avec un panier unique pour les commandes.‘ Nous nous sommes inspirés des infrastructures d’Amazon, d’AOL et de Yahoo! sur Internet et de ce que compte mettre en place Carrefour avec son futur portail ‘, explique Bruno Haziza, président de Kanibuy.Après avoir sélectionné la boutique, le client accédera ainsi à une interface double (Kanibuy et la boutique concernée), remplira son panier et pourra continuer son marché dans un autre magasin.
Commission sur les ventes
‘ Il faut également mesurer la taille du marché : seulement 800 000 internautes acheteurs en France pour un grand nombre de marchands ‘, ajoute Bruno Haziza.Kanibuy souhaite donc abaisser le coût de recrutement des prospects, en attirant des enseignes renommées (Marcopoly, Les 3 Suisses, Château Online, Casino) et des sites qui n’ont pas les moyens d’autofinancer leur développement.A plus long terme, Kanibuy exigera un droit d’entrée, qui sera fonction de la visibilité du marchand au sein de la galerie. Une commission sur les ventes, établie sur mesure, sera le modèle économique majoritaire.Les innovations ont pour but de faciliter au maximum l’achat d’impulsion. ‘ Le consommateur ne viendra pas chercher Les 3 Suisses sur Kanibuy mais un produit, et éventuellement l’accessoire complémentaire dans une enseigne différente ‘, estime Bruno Haziza.Toute la stratégie du site est orientée vers ce rôle de market place B-to-C. ‘ Nous avons fait le choix de commencer à l’envers, puisque des solutions B-to-B seront intégrées à notre offre de services. ‘ Les marchands représentés dans la galerie ont pris des engagements au niveau de la logistique et des délais de livraison. Les litiges seront donc centralisés par Kanibuy, grâce à un tracking sur chaque produit. Ainsi, les retards de livraison, seront signalés par une assistance téléphonique permanente, et dédommagés par des chèques de 50 francs.Toutefois, si l’achat est mutualisé dès à présent, les colis arriveront toujours séparément dans la mesure où il ne s’agit pas du même marchand. ‘ Les marques établies conserveront leur logistique, mais Kanibuy a négocié par ailleurs avec des livreurs ?” La Poste, UPS… ?” des contrats pour le compte des sites les moins bien équipés ‘, affirme Bruno Haziza.Kanibuy Village permettra en outre aux petits marchands et aux internautes de créer leur propre boutique, moyennant 499 francs par mois. Enfin, des plates-formes centralisées Kanibuy seront déployées progressivement, notamment pour la livraison.
Favoriser le click and stay
Dans un premier temps, Bruno Haziza a décidé de porter ses efforts sur le marketing. Un premier module développé en interne concerne l’achat groupé, avec des cycles de un à cinq jours et une réduction de prix de 30 à 40 %.‘ Notre objectif n’est pas de concurrencer des sites spécialisés sur ce segment, mais au contraire de proposer aux marchands présents dans la galerie des solutions pour déstocker des produits ou promouvoir des nouveautés. ‘Un service d’enchères est également prévu : l’un classique, l’autre en direct. Kanibuy souhaite se différencier par le contenu éditorial. ‘ C’est l’option click and stay qui va prévaloir ‘, annonce Bruno Haziza.Une chaîne de télévision en ligne consacrée à la consommation, ‘ La parole du marchand ‘, et des sites micro-thématiques (femme, homme, enfant…) seront chargés de relayer l’offre du jour et de distribuer les 350 cadeaux à gagner.Dans le souci de faciliter la vie du consommateur, la plate-forme gère quarante solutions de paiement, pour certaines encore inexistantes en France mais d’ores et déjà compatibles dans le cadre du futur déploiement européen. Une version britannique de Kanibuy est envisagée pour la fin de l’année.Pour devenir une marque incontournable, Kanibuy entend concurrencer les fournisseurs d’accès Internet (FAI) sur leur terrain. Kanibuy Telecom, accessible depuis une barre d’accès permanente, ne sera que partiellement gratuit cependant, puisque les coûts de communication demeureront payants.Le site, qui prévoit 3 millions de visiteurs d’ici à la fin de l’année (11 millions en 2001), doit se contenter d’une première levée de fonds de 60 millions de francs, qui sera en grande partie (40 millions de francs) investie dans un plan média ciblé sur l’écrit (Consodata, affichage, taxis…) et la radio (NRJ). Toutefois, un second tour de table de 100 millions de francs au début de 2001, puis un troisième de 150 millions de francs en 2002 sont en projet.Kanibuy avait conclu une cinquantaine de partenariats au début du mois de septembre et compte en totaliser deux cent cinquante pour la fin de l’année. L’ouverture, annoncée à l’origine pour le 1er septembre, est repoussée au 15 octobre.Le retard serait dû à un surplus de marchands sur le site. Certaines boutiques nauraient pas non plus apporté les garanties nécessaires.Pendant ce temps, deux concurrents directs, les américains Redcart et Snaz, renforcent activement leur présence en France.
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