Première parution le 27/09/2001Amateurs de football et accros de téléphonie mobile, les opérateurs pensent à vous ! Certes, la révolution n’est par pour demain, mais Orange et SFR se préparent dès à présent à diffuser des séquences vidéo de football sur les téléphones mobiles de troisième génération (3G). Concrètement, ce nouveau service n’apparaîtra qu’à partir de 2002 avec le déploiement de la norme GPRS, et surtout à l’arrivée de l’UMTS ?” et donc de terminaux 3G vers 2004.Imaginez un instant que vous êtes un inconditionnel du club de Nantes, champion de France de première division, et que vous êtes un abonné Orange. L’accord qu’a signé la filiale mobile de France Télécom avec la Ligue nationale de football (LNF) et la société Club Europe de Jean-Claude Darmon vous permettra de consulter des séquences vidéo d’une dizaine de secondes des matchs en cours.Idem pour les supporters de l’équipe de France qui bénéficieront, à terme, des mêmes services grâce à l’accord conclu entre Cegetel (SFR) et la Fédération française de football (FFF) sur les droits Internet à haut débit. En effet, le deuxième opérateur mobile officialisera cette alliance au cours d’une conférence de presse prévue pour le 3 octobre prochain.Toutefois, cette seconde alliance est déjà contestée, puisque la FFF n’aurait pas lancé d’appel d’offres. Or, cette procédure est obligatoire lorsque la gestion des droits appartient à un monopole ?” ce qu’est la FFF.
800 millions de francs de contrats
La bataille que se livrent les deux opérateurs mobiles est une aubaine pour les instances du football et pour les clubs. SFR pourrait débourser une somme de 400 millions de francs (61 millions d’euros) pour obtenir les droits UMTS de l’équipe de France de football.De son côté, Orange a versé 400 millions de francs à 23 équipes professionnelles pour obtenir les droits sportifs des 18 clubs de première division, de 5 clubs de deuxième division, et de 2 autres clubs de national (Toulouse et RC Paris) jusqu’à la saison 2007-2008.” C’est un accord de visibilité qui permet de promouvoir la marque Orange sur les stades, de bénéficier des droits de diffusion sur l’UMTS, et enfin d’aider les différents clubs dans le domaine des technologies mobiles “, explique Julien Billot, directeur marketing et multimédias à Orange.Pour obtenir ce contrat, l’opérateur a mandaté Jean-Claude Darmon, un spécialiste de la gestion de marketing sportif, pour que celui-ci obtienne la signature individuelle de chaque club professionnel français. Une alliance de circonstance aussi puisque ce dernier milite pour que les clubs français deviennent titulaires de leurs droits de diffusion télévisée.
Incertitude technologique
La précipitation avec laquelle Orange et SFR ont négocié les contrats suscite toutefois plusieurs interrogations.
La première est d’ordre technologique puisque les opérateurs ne savent pas à ce jour si la norme UMTS permettra une diffusion de la vidéo. De fait, ils ont inséré dans les contrats des clauses suspensives, au cas où la nouvelle norme ne permettrait pas cette possibilité.La seconde porte sur les modèles économiques qui seront associés à ces partenariats. ” Notre objectif est de développer le trafic, affirme Julien Billot. En revanche, nous n’envisageons pas de faire payer les services, hormis peut-être avec l’image. “Orange n’a toutefois pas attendu l’arrivée de l’UMTS pour lancer sa chaîne Orange Sport, qui permet d’exploiter dès maintenant le contrat conclu avec les clubs de football français. Celle-ci est accessible à partir d’un mobile (portail WAP Orange.fr, le 711 et les SMS), et sous peu sur le site Internet Orange.fr. Objectif avoué de l’opérateur : accroître le trafic sur son réseau.” La chaîne s’articulera en quatre sous-rubriques : le direct [à partir du 6 octobre], l’événementiel [cas des jeux Olympiques], les fils d’actualité, et le divertissement [en phase de développement] “, décortique Julien Billot. Dans le dernier cas, la catégorie ” divertissement ” permettra à l’abonné d’accéder à des services dédiés aux pratiquants et passionnés de sport.
Complémentaire et non concurrent de la télévision
La fièvre qui saisit les opérateurs mobiles dans la conquête des droits sportifs ne devrait pas s’arrêter là. ” Dans le cas de l’Internet mobile, nous pourrons toujours contrôler la diffusion des images, souligne Julien Billot. Et il s’agira plutôt d’une consultation spontanée et de courte durée. “Des avantages concurrentiels que les opérateurs comptent utiliser pour convaincre le Comité international olympique (CIO) de vendre les droits de diffusion des images des jeux Olympiques sur des terminaux UMTS. Linstance sportive est réticente à la diffusion des jeux Olympiques sur Internet par peur que ceux-ci ne vampirisent les droits télévisés.
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