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(Mise à jour) TPG manoeuvre pour s’emparer de Gemplus

Les décisions prises par le dernier conseil d’administration ont été annulées par la justice luxembourgeoise. La révocation de Marc Lassus est donc caduque.

Première parution le 24/09/2002

En votant l’éviction de deux administrateurs, dont Marc Lassus, le conseil d’administration de Gemplus redonne la main à Texas Pacific Group (TPG). Si cette décision est entérinée lors de l’assemblée générale des actionnaires, le 26 octobre prochain, le fonds d’investissement américain (détenteur de 26 % des parts) redeviendra majoritaire au conseil d’administration.Débarrassé de Marc Lassus, TPG aura alors les mains libres pour prendre les commandes du numéro 1 mondial de la carte à puce. Quoique fondateur historique de l’entreprise, Marc Lassus est perçu comme un fauteur de trouble par l’actionnaire texan, qui lui reproche de divulguer des informations à la presse.

Marc Lassus affaibli par des difficultés financières

Par ailleurs, le fondateur traverse une situation financière difficile. Présent à hauteur de 17 % (directement et indirectement) dans le capital de Gemplus, il doit rembourser un prêt de 77 millions d’euros en actions Gemplus avant décembre 2003.Ce prêt lui a été accordé alors que l’action Gemplus cotait 3,5 euros, or son cours était hier soir de 0,43 euro. Marc Lassus a déclaré au conseil être dans l’incapacité de fournir des garanties de remboursement pour ce prêt, qui arrive à échéance le 31 décembre 2003.Face à l’insolvabilité de Marc Lassus, les administrateurs de Gemplus seraient en droit de procéder à une saisie conservatoire de la totalité des actions. Pour TPG, la solution la plus simple serait d’obtenir, pour solde de tout compte, l’annulation des actions détenues par Marc Lassus. Cette annulation renforcerait mécaniquement le poids de TPG et de Quandt dans le capital et ils détiendraient enfin la majorité.Les déboires du fondateur ont sérieusement entamé sa crédibilité au sein de l’entreprise. Il est donc peu probable qu’une majorité d’actionnaires prennent sa défense lors de l’assemblée générale. Seule l’association des actionnaires minoritaires (Gemact, dont les membres détiennent 5 % des parts), consciente de la menace que représente son éviction, se dit prête à le défendre. Mais comment convaincre la multitude des petits actionnaires (plus de 30 % du capital) de leur intérêt à protéger celui qui les a trahis en signant avec TPG ?

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David Prud'homme