Première publication le mercredi 4 avril. Après la faillite de l’opérateur Northpoint, dont les actifs ont été avalés pour 135 millions de dollars par ATT, fin mars, c’est au tour de PSINet de tirer la sonnette d’alarme aux Etats-Unis. Accablé par une dette de 4,6 milliards de dollars et des investisseurs devenus rétifs, l’opérateur manque de liquidités pour assurer le fonctionnement normal de l’entreprise. Du coup, PSINet sauve les meubles et vend certains de ses actifs pour survivre.A commencer par PSINet Transaction Solutions, la filiale de l’opérateur en charge des solutions de paiement sécurisé, vendue aujourd’hui à la holding financière GTCR Golder Rauner pour un montant de 277 millions de dollars, alors que sa valorisation était de plus de 500 millions il y a deux mois. Cette cession fait écho à la vente, en mars 2001, de toutes les activités de la SSII Decan en France au néerlandais Getronics, pour un montant de 58 millions d’euros (327,9 millions de francs).Des rentrées d’argent frais nettement insuffisantes pour permettre à l’opérateur de continuer son activité. Du coup, l’entreprise cherche à se placer sous la protection des lois sur la faillite américaine, ce qui lui permettrait de mettre en attente ses créanciers.
Un modèle économique difficile à tenir
En France, PSINet se refuse à tout commentaire. Si ce n’est pour indiquer que cette situation n’aura aucun impact sur les activités de l’entreprise dans l’Hexagone.Difficile à croire, dans la mesure où la pomme de discorde porte bien sur le modèle économique global de l’entreprise. De l’avis unanime des opérateurs concurrents, PSINet s’est positionné dès le départ sur le segment de l’hébergement haut de gamme outre-Atlantique comme en France, ce qui le place en situation de choc frontal avec des ténors comme France Télécom ou UUNet dans l’Hexagone. Privé d’une base installée de PME importantes, l’entreprise souffrirait donc du poids de ses infrastructures, dans un contexte de ralentissement économique qui le prive de recettes.Une position résolument difficile à tenir. La cotation du titre PSINet a été suspendue lundi en clôture du Nasdaq autour de 19 cents l’action. Dans l’attente d’une possible mise en liquidation judiciaire qui pourrait intervenir dans les semaines qui viennent, l’entreprise procède à l’inventaire de son patrimoine avec le cabinet d’affaires Dresdner Kleinwort Wasserstain. PSINet est aujourdhui présente dans 900 zones urbaines et 27 pays.
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