Première parution le 23 avril 2004Une opération au nom qui sonne bien, des policiers intervenant simultanément dans une dizaine de pays, une centaine de personnes visées, un réseau en place depuis le début des années 90… Dévoilée par le département américain de
la Justice, l’Opération Fastlink peut légitimement revendiquer le titre de plus grande opération internationale antipiratage.Sont ici essentiellement visés des sites warez, vastes catalogues de jeux vidéos, morceaux musicaux et films acquis illicitement. Dans une déclaration écrite, John Ashcroft, l’attorney général (équivalent américain du ministre de la
Justice) explique qu’‘ ils n’existent que pour permettre le vol et la distribution de produits dérobés ‘. Ces sites servent en effet de grossistes au piratage sur Internet, faisant leur possible pour
être les premiers à mettre en ligne tel ou tel CD ou film copié. Qui fera ensuite rapidement le tour des réseaux peer-to-peer.L’opération Fastlink visait principalement un réseau du nom de Fairlight explique un enquêteur Internet de la Business Software Alliance, qui a participé aux recherches dans plusieurs pays européens, et qui tient à rester anonyme :
‘ Fairlight est actif depuis le début des années 1990. Il s’agit d’un des réseaux de piratage les plus vastes et les plus organisés sur Internet. Leur activité consiste à acquérir des titres protégés, à faire sauter leurs
protections et à les distribuer via des sous-réseaux [comme Kalisto, Echelon, Venom, NDLR], Tout en restant cachés. Mais cette opération montre que nous trouverons toujours ces gens là. ‘
Jusqu’à cinq ans de prison pour les pirates français
De vastes saisies de matériel ont été effectuées. Plus de 200 PC, dont 30 serveurs, sont actuellement entre les mains des polices des Etats concernés. Une centaine de suspects ont aussi été identifiés par les autorités. Et
sans doute interpellés.A Singapour, la presse parle ainsi de trois arrestations. Même cas de figure en Angleterre, où les âges des trois hommes interpellés (22, 30 et 34 ans) ont été donnés. Aux Pays-Bas, une quinzaine de raids auraient eu lieu chez des
particuliers et les systèmes informatiques de deux universités seraient actuellement vérifiés par la police. Aux Etats-Unis, ce sont pas moins de 80 perquisitions qui ont eu lieu.En France règne actuellement un silence officiel. Des sources proches du dossier nous ont toutefois confirmé que plusieurs interpellations ont eu lieu. Dans l’Hexagone, les créateurs de cette structure organisée en réseau seraient
passibles de délit en bande organisée, ce qui pourrait leur coûter jusqu’à cinq ans de prison et 150 000 euros damende selon la
loi Perben II. Aux Etats-Unis, les animateurs du réseau
DrinkorDie, arrêtés en 2001, ont été condamnés à plusieurs années de prison.
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