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(Mise à jour) Pour Puretunes la fiesta du téléchargement prend fin

Sous la pression des maisons de disques, le site espagnol qui proposait des téléchargements MP3 illimités à prix cassé a été contraint de fermer ses portes.

Première publication le 21 mai 2003

4 euros pour 8 heures : Puretunes lance la fiesta du téléchargement

Un site Internet espagnol propose des téléchargements MP3 illimités à un prix défiant toute concurrence. Seul hic, les maisons de disque n’ont pas donné leur accord.
Sans règle, sans limites, Puretunes ‘, telle est la devise du nouveau service de téléchargement musical en ligne ouvert au public depuis mardi dernier.Le site Internet
www.puretunes.com, dont le siège se trouve à Madrid, donne accès à un catalogue de musiques du monde entier et intègre des milliers de fichiers audio MP3. Pour la somme modique de 3,99 euros,
l’internaute peut effectuer des téléchargements illimités pendant 8 heures, et puiser à souhait dans le catalogue. D’autres forfaits sont proposés pour des temps de connexion plus longs. En attendant de vous décider, le site propose à l’essai
25 téléchargements gratuits.Pour l’instant le service n’est pas tout à fait au point : les tentatives d’installation se sont pas toujours concluantes. Les albums entiers ne sont pas disponibles gratuitement, seules certaines chansons sont accessibles, et
encore, difficilement. L’offre reste cependant très attrayante pour les amateurs de musique. Mais l’aubaine pourrait bien avoir la vie brève (en tout cas dure) si l’on en croit les premières prévisions.

Une rentabilité qui reste à prouver

Puretunes prétend respecter la législation en vigueur en Espagne et ne pas enfreindre les lois qui régissent la propriété intellectuelle. La société espagnole a contracté deux licences pour exercer son activité : l’une auprès de la
SGAE (Société générale d’auteurs et éditeurs), l’autre auprès de la AIE (Association d’artistes, interprètes et exécutants). Mais aucun accord officiel avec les maisons de disque, qui préparent déjà la riposte.Comme le précise Beatriz Sanchez-Eguibar, porte-parole de l’Afyve (Association audiovisuelle espagnole) : ‘ D’après la loi espagnole, les producteurs de musique détiennent des droits exclusifs sur la
reproduction, la distribution et la diffusion publique. Puretunes doit, pour opérer en toute légalité, obtenir une autorisation de la part des producteurs. Or, ils ne l’ont pas obtenue ‘
.Pour Fernando Neira, responsable de communication de la SGAE, ‘ Il faudra qu’ils trouvent une solution avec les maisons de disque et qu’ils adaptent leurs tarifs au marché. ‘En effet, la politique tarifaire de Puretunes a de quoi laisser sceptique. ‘ Le prix d’inscription proposé est un suicide économique. Pour chaque morceau téléchargé le site Internet s’est engagé à reverser à la
SGAE 0,16 euros de droits d’auteur. Or pour la somme modique de 3,50 euros, on pourrait avec les connexions à haut débit télécharger jusqu’à 700 chansons ‘,
commente Fernando Neira.Mauvaise estimation des coûts ou politique de prospection commerciale agressive, il s’agit en tout cas d’une aberration en matière de gestion financière du projet. Dès cet après-midi, le responsable juridique multimédia de la SGAE a
convoqué le cabinet d’avocats de Puretunes pour clarifier la situation.Selon Fernando Neira, ‘ Puretunes devra réviser ses critères de paiement ‘. La SGAE préconise plutôt un paiement unitaire pour chaque chanson téléchargée.Son homologue espagnol
weblisten.com (site de téléchargement musical ouvert depuis 1998), utilise les mêmes licences, avec une politique forfaitaire différente. Le montant versé par l’utilisateur est fonction du nombre de
chansons quil souhaite télécharger. Le site propose par exemple une offre promotionnelle de 1,5 euros pour deux chansons téléchargées. Jaime Bernabé Gomez, président adjoint de Weblisten.com ?” qui compte 25 000 clients abonnés à
travers le monde et 140 000 chansons en ligne ?” envisage la concurrence avec sérénité : ‘ La concurrence entre nos deux sociétés sera un bénéfice pour nos clients, qui pourront choisir le plus adapté à leurs
besoins ‘
. Les majors du disque, qui ont également eu des démêlés judiciaires avec Weblisten, pourraient accueillir beaucoup plus froidement le nouveau projet.

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Caroline Lebrun