Première publication le 8 avril 2005
Bercy contraint d’accorder un sursis aux cybercontribuables
Confronté ces dernières semaines à la saturation du site des impôts, le gouvernement vient d’allonger les dates limites de déclaration des revenus 2004.‘ Nous sommes dépassés par notre succès. ‘ Prononcée ce vendredi 8 avril sur les ondes de RMC et rapportée par l’Agence France-Presse, la déclaration de Jean-François Copé, ministre du
Budget, a peut-être des allures de satisfecit à ses yeux mais reflète surtout un véritable
cafouillage informatique. Pour limiter la casse, le gouvernement a en effet décidé d’allonger les délais de déclaration en ligne des revenus 2004. Et, pour la prévenir, une sérieuse
refonte des systèmes informatiques fiscaux est prévue pour l’an prochain.En zone A (Lyon, Toulouse…), la date limite passe du 12 au 25 avril. En zone C (Bordeaux, Paris…) et dans les Dom, elle saute du 19 au 27 avril. Enfin, en zone B (Lille, Marseille…), elle glisse du 25 au
29 avril. Difficile, voire impossible, en effet, de déclarer ses revenus en ligne ces dernières semaines. Après avoir accordé une
ristourne de 20 euros aux télédéclarants, le ministère leur propose cette fois un délai.
100 000 télédéclarations par jour
Le succès du service en ligne a surpris. Alors que l’objectif fixé était de 1,5 million de déclarations, on parle aujourd’hui à la direction générale des impôts d’un ‘ franchissement du cap des deux millions
de déclarations ce week-end, à un rythme de 100 000 par jour. Mais il devrait y avoir une décrue. Les télédéclarants se sont concentrés sur la période précédant le 4 avril ‘. Soit la période où le système vivait ses
moments les plus difficiles.Pourtant, la semaine dernière, Thierry Breton, le ministre des Finances, et Jean-François Copé assuraient que les problèmes de connexion étaient en voie de résolution. Mais il faudra attendre 2006 pour une véritable solution. Le
ministre du Budget a en effet annoncé la commande d’un nouveau système informatique pour la campagne 2006 des impôts.Une augmentation du nombre de connexions simultanées acceptées est ainsi dans les cartons. Au Syndicat national unifié des impôts, on évoque un problème structurel et pas conjoncturel. ‘ Fin 2005, on arrive au
terme du contrat passé entre la direction générale des impôts et le ministère des Finances [qui fixe les objectifs à atteindre, NDLR], explique Vincent Drezet, secrétaire national du syndicat. Or le contrat de performance
parlait de plus de 1,5 million de télédéclarations pour 2005. L’hypothèse optimiste, c’est que le système a été calculé au plus juste, donc qu’on arrive à ses limites. ‘ Dans tous les cas, la télédéclaration des impôts
en 2006 devrait subir une refonte notable pour éviter le ‘ succès ‘ de cette année.
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