Première publication le 3 août 2004L’éditeur de logiciels met en vente son magazine en ligne, après huit ans de bons et loyaux services. Le New York Times et le Washington Post seraient sur les rangs.
Slate Magazine. Cette mise en vente intéresserait cinq ou six repreneurs, dont le New York Times et le Washington Post.Cependant, si Microsoft cherche un acquéreur pour son magazine en ligne, l’éditeur ne souhaite pas, pour autant, couper tous les liens avec le titre. A l’avenir, Slate devrait rester affilié à MSN, la division
Internet de Microsoft qui publie aussi le site MSNBC.com. Avec près de 4,6 millions de lecteurs, Slate resterait en effet un excellent pourvoyeur d’audience pour MSN.L’histoire de Slate remonte au tout début de l’Internet grand public. En 1996, Bill Gates (co-fondateur de Microsoft), est séduit par le projet éditorial que lui soumet un certain Michael Kingsley. Ce journaliste de
renom décide alors d’abandonner sa carrière dans les médias traditionnels (Time Magazine, The New Republic), pour se lancer dans l’aventure de la presse en ligne d’opinion. La naissance de Slate (basé à
Redmond, où se trouve le siège de Microsoft) intervient un an après l’arrivée de
Salon.com, son pendant californien situé à San Francisco.A cette époque, certains médias de la côte Ouest des Etats-Unis tenteront, grâce à l’apport des nouvelles technologies, de se hisser au niveau de notoriété des grands titres papiers (The New York Times, The Washington Post,
The Boston Globe…) et des prestigieuses revues (The New York Review of Books, The Nation, The New Republic, The New Yorker…) de la côte Est.
Une réussite éditoriale, des difficultés commerciales
Certains titres, comme le San Jose Mercury News, devront battre en retraite. D’autres, à l’instar de Slate et de Salon.com, réussiront à donner à la presse en ligne ses
lettres de noblesse. En 1999, Michael Kingsley sera même sacré ‘ Editor of the Year ‘, par la Columbia Journalism Review. Il restera aux commandes de Slate jusqu’en février 2002.Mais le talon d’Achille de la presse en ligne, résidera pendant très longtemps dans ses finances et dans son incapacité à dégager des bénéfices. En huit ans, Slate, qui compte aujourd’hui une trentaine d’employés,
n’atteindra qu’une fois cet objectif et ce l’espace d’un trimestre. L’équilibre économique est toutefois espéré pour la fin 2004.Même scénario pour Salon.com qui après avoir failli être délisté du Nasdaq, continue désormais sa route grâce aux bienveillantes contributions (800 000 dollars en janvier 2004) de Jann Wenner (fondateur du
magazine Rolling Stone) et de John Warnock, l’un des dirigeants de l’éditeur de logiciels Adobe System.Au lancement de Slate, certains observateurs s’inquiétaient de l’indépendance d’un titre financé par une société telle que Microsoft. Huit ans plus tard, et après 20 millions de dollars d’investissement de la
part du géant mondial des logiciels, ces craintes semblent infondées.La qualité des signatures collaborant au magazine (notamment dans les pages Culture et Politique) a rapidement dissipé les doutes. Jusqu’à des prises de position parfois atypiques. Le 30 juin dernier, Paul Boutin, l’un des
collaborateurs réguliers de Slate, suggérait ainsi
à ses lecteurs dabandonner le navigateur Internet Explorer de Microsoft, pour Firefox, le navigateur open source de Mozilla réputé, selon lui, moins perméable aux
virus.
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