Première publication le 4 mai 2005Les agents de station doivent se mettre en grève vendredi 6 mai à l’appel de cinq syndicats. Ils s’inquiètent d’une remise en cause de leur métier par l’omniprésence de la technologie.La RATP cogite sur sa relation client. Après la ‘ Bus Attitude ‘, et le ‘ Réflexe RER ‘, voici le ‘ Style Métro ‘. Derrière ces vocables se trouve une
nouvelle politique de la Régie autonomes des transports parisiens qui consiste, officiellement, à ‘ utiliser l’installation progressive des distributeurs automatiques, pour bâtir une relation nouvelle entre clients et
agents, faite de services, de conseils et d’attentions ‘.Ces dernières évolutions sont actuellement en test dans cinq stations du réseau (Saint-Marcel, Bastille, Hôtel de Ville, Invalides et Place de Clichy). La RATP y installe des ‘ points de service de proximité ‘,
dans les faits des automates, qui permettent à l’usager d’acheter son titre de transport. Les espaces sont ‘ relookés ‘ et les guichets sont conçus comme des ‘ bureaux d’accueil ‘.‘ Nous cherchons à donner une nouvelle dimension au métier d’agent de station, explique une porte-parole de l’entreprise. Les agents pourront désormais bouger dans la station, aller à la
rencontre des gens pour mieux les renseigner. ‘
Les syndicats craignent des réductions de postes
Côté syndical, si l’on estime que les intentions sont louables, on conteste la méthode et l’on affiche une crainte : que le métier d’agent de station soit progressivement vidé de son contenu. ‘ Il ne faudrait
pas que l’agent de station en soit réduit au simple renseignement et au signalement des grafittis dénombrés sur le réseau ‘, explique la CGT Métro-RER. Pour porter ces revendications un préavis de grève a été déposé pour le
vendredi 6 mai par plusieurs syndicats (à l’exception de FO, de la CGC et des Autonomes).Une expertise réalisée récemment par un cabinet d’études indépendant, à la demande des syndicats, pointe le risque que la technologie ne s’impose au détriment des relations entre les clients et les agents de station.
‘ Nous ne sommes pas passéistes, explique un responsable de la CGT Métro-RER, les nouvelles technologies, on est persuadé que cela fonctionnera. Mais pour l’instant quels sont les points positifs pour
l’usager ? Même en cherchant bien on ne voit pas ! Cela ne résout ni les files d’attente, ni les problèmes. Par exemple, aujourd’hui si un usager souhaite modifier l’étendue de son titre de transport, il ne peut pas le faire en station. Il
faut qu’il aille impérativement dans l’une des 15 agences commerciales du réseau. ‘ Ce à quoi la RATP rétorque que ‘ la reconfiguration d’une carte Orange, cela n’arrive pas tous les
jours. ‘Autre crainte affichée par les syndicats, une baisse des effectifs. Sur ce point, la RATP se contente d’indiquer que les évolutions à venir se feront à ‘ effectifs constants ‘. Ce dont
doute la CGT Métro-RER. Sur les 4 500 agents de station, l’organisation table déjà sur la suppression de 45 postes. En clair, il ne faudrait pas qu’à terme l’adoption massive des technologies en cours ne se traduise par la disparition
des guichetiers, comme ce fut le cas pour les poinçonneurs, fussent-ils des Lilas…
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