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(Mise à jour) Les chercheurs revendiquent la liberté de ” pirater “

Une équipe d’universitaires américains, soutenus par l’Electronic Frontier Foundation (EFF), poursuit la RIAA pour obtenir le droit de révéler sa méthode permettant de contrer le système antipiratage de la musique en ligne, développé par le SDMI.

(Première parution le 07/06/2001)En avril dernier, une équipe d’universitaires américains renonçait à publier ses travaux sur un système numérique de protection des fichiers musicaux, à la suite de menaces de poursuites judiciaires brandies par l’industrie du disque. Elaboré par le consortium industriel Secure Digital Music Initiative (SDMI) pour le compte de la Recording Industry Association of America (RIAA), ce système rendait inaudible tout morceau de musique copié illégalement sur Internet.Mercredi dernier, les chercheurs américains et l’Electronic Frontier Foundation (EFF)?” une association de défense des droits des internautes ?” ont saisi le tribunal du New Jersey pour obtenir le droit de révéler une technique cassant le système de protection. En effet, l’équipe de chercheurs, dirigée par le professeur Edward Felten, de l’université de Princeton, souhaite présenter leurs résultats à l’occasion d’une conférence sur la sécurité informatique organisée en août prochain.Selon Matthew Oppenheim, un avocat représentant la SDMI et la RIAA, Felten encourt des poursuites en vertu d’une loi de 1998, le Digital Millennium Copyright Act (DMCA), interdisant toute tentative de piratage des moyens de protection des droits d’auteur. De son côté, l’EFF estime que cette disposition va à l’encontre de la liberté d’expression, telle qu’elle est prévue par le premier amendement de la Constitution américaine.” L’interprétation du DMCA par l’industrie du disque rend tout progrès scientifique sur les technologies numériques illégal “, a estimé le professeur Felten au cours d’une conférence de presse. Universitaires et autres experts ont le droit de commenter leurs travaux et le public a le droit de savoir si les logiciels de protection sont efficaces ou non, a-t-il expliqué. ” La publication des résultats n’affectera pas la technologie de protection “, a-t-il ajouté. Avant de conclure que ” si elle est mise en oeuvre, la technologie a toutes les chances d’être vaincue rapidement. Nous n’en sommes pas la cause et nous n’allons pas changer cet état de fait “.

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Antonin Billet (avec Reuters)