Première publication, le 16 juillet 2002Les camions d’Orange ne passeront pas. Dimanche 21 juillet, ils trouveront le quartier clos, rue Planchat, dans le XXe arrondissement de Paris. Les habitants des immeubles se sont mobilisés contre un projet d’implantation de neuf antennes-relais pour téléphones mobiles. Ils vont bloquer les accès à leur rue.Les résidants sont soutenus dans leur action par deux associations particulièrement actives dans ce domaine : l’APE (Agir pour l’environnement) et Priartem (Pour une réglementation des implantations d’antennes-relais de téléphonie mobile).Michel Charzat, maire du XXe arrondissement, soutient l’action des habitants, même s’il n’a pas officiellement décidé de participer à la manifestation de dimanche. “Il faut mettre en ?”uvre le principe de précaution sans céder à une peur irrationnelle”, nous a-t-il déclaré.La mairie du XXe a, par ailleurs, récemment adopté une résolution sur l’amélioration du contrôle des installations des antennes-relais.
Le principe de précaution s’impose…
La mairie de Paris va également dans leur sens. A la suite de nombreuses interrogations et pétitions des Parisiens sur les risques sanitaires, elle vient de finaliser un projet de charte de bonne conduite, qu’elle entend faire signer aux opérateurs de radiotéléphonie mobile. Cela lui permettrait d’exercer son influence sur l’installation des relais.Dans sa charte, la mairie réclame de la transparence et une meilleure connaissance du réseau existant en place, et à venir. Elle impose le principe de précaution, notamment en ce qui concerne la présence d’antennes-relais à proximité de lieux sensibles ?” comme les écoles et les hôpitaux. Or, la rue Planchat abrite une école primaire, une école maternelle et des lycées à proximité.La manifestation sera le point d’orgue d’une mobilisation née il y a déjà plusieurs semaines. “Un recours contentieux a été déposé contre l’installation des antennes, mais Orange ne veut pas attendre les conclusions”, affirme Stephen Kerckhove, responsable du dossier à l’APE.
… mais pour Orange, aucun danger avéré n’a jamais été prouvé
Orange, de son côté, affirme comprendre les préoccupations des résidents de la rue Planchat, tout en insistant sur le fait qu’aucun danger avéré n’a jamais été prouvé. L’opérateur affirme être prêt à discuter avec les associations, mais rappelle qu’il est dans son droit.” Le blocage d’une rue est une première pour Paris. En revanche, ce genre d’opération s’est déjà produit en région parisienne, à Juvisy notamment “, déclare Etienne Cendrier, coordinateur national de Priartem. Le maire de Juvisy avait alors publié un arrêté interdisant à SFR l’installation de douze antennes. Mais, de fait, les affrontements entre opérateurs et collectivités locales se multiplient en France.” Le but de la manifestation est de faire évoluer la réglementation pour fournir aux maires les moyens d’un meilleur contrôle sur l’installation d’antennes GSM dans leur ville “, conclut Stephen Kerckhove.Nathalie Charraudeau, responsable du collectif des habitants de la rue Planchat, et dont l’appartement se trouve en face de l’une des antennes prévues, reproche particulièrement aux opérateurs leur manque dinformation lors de leurs installations. Elle réclame que la carte des antennes soit disponible en mairie.
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