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(Mise à jour) Hollywood traîne en justice les voleurs du peer-to-peer

L’industrie du cinéma attaque en justice des internautes soupçonnés de téléchargement et de distribution illicites de films. Elle va proposer un programme de détection de contenus piratés sur ordinateur.

Première parution le 05/11/2004

Première parution le 05/11/2004Après la musique, le cinéma. Dès la mi-novembre, l’industrie du film va engager des poursuites contre 200 internautes américains soupçonnés de téléchargement et de distribution de films en toute illégalité.Scénario catastrophe pour les pirates du Net. Après l’industrie du disque, c’est au tour de la MPAA [Motion pictures association of America, équivalent pour le cinéma de la RIAA, NDLR] de poursuivre en justice les
internautes qui téléchargent illégalement des films sur Internet. La décision a été rendue publique jeudi 4 novembre.Les premières plaintes seront déposées au civil le 16 novembre prochain. Les contrevenants risquent de devoir payer jusqu’à 30 000 dollars de dommages et intérêts par film illégalement copié ou distribué. Cette première
salve judiciaire devrait concerner 200 internautes américains, repérés pour leurs activités sur les réseaux peer-to-peer.Comme ce fut le cas pour l’industrie du disque, l’identité des pirates n’est pas connue de la MPAA, mais celle-ci a tout de même relevé des références de comptes Internet et des pseudonymes sur la base desquels elle compte engager des
poursuites. Le téléchargement illégal sur les réseaux peer-to-peer est ‘ la plus grande menace à laquelle doit faire face l’économie du cinéma en 110 ans d’histoire ‘, a
expliqué le tout nouveau président de la MPAA, Dan Glickman.‘ Je ne crois pas que des peines de prison ou de lourdes amendes soient pertinentes, commente Michel Gomez, délégué général de l’ARP (Société civile des auteurs réalisateurs producteurs). Le
problème dans une économie de l’immatériel ?” ce qui est le cas sur Internet ?”, c’est que le téléchargement illégal de contenus ne s’accompagne pas du sentiment de désappropriation que constitue le vol. Il faut donc communiquer
de manière ludique, rappeler l’interdit
[le vol, NDLR], faire en sorte que les contrefaçons ne soient plus en libre-service et recourir à des sanctions intelligentes. ‘

Un manque à gagner de 3,5 milliards de dollars par an

En France, comme aux Etats-Unis, les professionnels tirent la sonnette d’alarme depuis quelques mois. Une récente étude du CNC (Centre national de la cinématographie) indiquait que le nombre quotidien de téléchargements illégaux de
films avoisine déjà le million d’unités. A Hollywood, on estime que le manque à gagner dû au piratage de film est aujourd’hui de 3,5 milliards de dollars par an.Face aux fléaux qui menacent les industries culturelles, l’une des solutions réside dans le développement de plates-formes de téléchargement légal. Mais, concernant le cinéma, l’équation entre l’exploitation des films en salle et leur
mise à disposition sur Internet pour contrer le piratage ne sera pas facile à résoudre. ‘ Nous avons besoin d’une nouvelle alliance [entre l’industrie du cinéma et les fournisseurs d’accès à Internet,
NDLR] ‘, relève Michel Gomez. Une ‘ nouvelle alliance ‘ qui selon le délégué général de l’ARP pourrait voir le jour dici deux à trois mois.

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Philippe Crouzillacq