Première publication le 09/10/2003La fusion d’Ebizcuss avec International Computers tombe dans les pommesLe rapprochement entre les deux distributeurs français capote. La faute à qui ? Apple, dont les ventes s’effritent et dont la politique handicape ses distributeurs.Annoncée en mars dernier,
la fusion d’Ebizcuss et d’International Computers n’aura pas lieu. Le dernier conseil d’administration d’Ebizcuss a pris la décision de ‘ ne pas poursuivre le
projet en raison, de la dégradation économique du marché de l’informatique ‘, a-t-on appris par un communiqué.Une explication bien insuffisante aux yeux des marchés. Certes, le marché informatique en France n’est guère florissant. Mais c’était déjà le cas il y a à 6 mois, lorsque François Prudent et Alain Drozd, respectivement PDG
d’Ebizcuss et PDG d’International Computers, entendaient fusionner. Que s’est-il réellement passé ?’ Les actionnaires allemands ont mis leur véto pendant le conseil d’administration, alors que le PDG d’Ebizcuss, actionnaire minoritaire, voulait toujours réaliser l’opération ‘, explique
une source proche du dossier. Près de 58 % du capital du distributeur français sont en effet détenus par l’allemand Cancom, une société de distribution de matériel informatique.Interrogée à ce sujet, Cancom élude la question et se retranche derrière l’argument conjoncturel. ‘ Ebizcuss ne fusionnera pas avec International Computers en raison de la faiblesse économique française,
spécialement dans le secteur de la high-tech. Mais l’activité d’Ebizcuss est bien entendu maintenue ‘, expédie un porte-parole. Pourtant, le désaccord entre les actionnaires est consommé. François Prudent a démissionné de ses
fonctions et vient d’être remplacé par Martin Mayr, nommé PDG intérimaire. Alors ?
Les distributeurs d’Apple réalisent de trop faibles marges
‘ Les dirigeants de Cancom ne croient plus au développement d’Apple en Europe ! ‘, s’explique Alain Drozd, PDG d’International Computers, distributeur Apple
ciblant les PME. C’est sans doute également le cas d’International Computers, puisque, depuis juin, il a ouvert son catalogue aux PC . ‘ Nous sommes connus comme le loup blanc dans le monde Apple. Mais nous avons décidé de
nous ouvrir aux PC, avec un objectif de vente de 30 %. Nous cherchons à recruter de nouveaux clients, mais surtout à vendre des PC aux entreprises qui jusqu’à présent ne nous achetaient que des Mac ‘, commente Alain
Drozd, qui entend bien continuer à développer International Computers, malgré l’échec de la fusion.La politique d’Apple à l’égard de ses distributeurs n’arrange rien à l’affaire. Les marges des partenaires sont de plus en plus faibles, comme le dénonce l’Association des distributeurs Apple, emmenée par Media :
‘ La marge moyenne des distributeurs Apple avait été énormément réduite ces dernières années, pour atteindre depuis quelques mois environ 6 à 7 %, dont une marge arrière (honteusement conservée par les grossistes, et donc
difficilement récupérée par les revendeurs) d’environ 3 à 4 % en moyenne. ‘Pour une société cotée telle Cancom, accroître son chiffre d’affaires avec les Macintosh, c’est mathématiquement faire moins de bénéfices. Et des bénéfices, Cancom en a plus que jamais besoin, du fait de ses mauvais résultats du dernier
trimestre.Pour la première fois depuis son entrée en Bourse, au Neuer Markt en 1999, l’allemand enregistre un Ebitda négatif, pour le second trimestre 2003, de 0,8 million d’euros. Les pertes s’élèvent à 1,1 million d’euros pour
ce même trimestre. ‘ Au premier semestre 2003 le chiffre d’affaires est tombé à 102,9 millions d’euros contre 131,4 au premier semestre de l’année précédente, soit une baisse de 20 %. ‘Des résultats qui ont un impact direct sur le cours de Bourse de Cancom. Transféré à la Bourse de Frankfort, il n’est plus que de 2,38 euros, soit une baisse de plus de 54 % depuis le début de l’année. L’absorption
dInternational Computers tombait on ne peut plus mal.
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