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(Mise à jour) Bruxelles vérifie le Passport de Microsoft

La Commission européenne estime exagérées les craintes des associations sur Passport, le système d’authentification des internautes développé par Microsoft.

Précédente parution: le 30/05/2002Passport, le système d’authentification des internautes de Microsoft, est de nouveau sur la sellette. Après plusieurs démarches d’organismes de défense des consommateurs aux Etats-Unis, la Commission européenne vient de confirmer, dans
une réponse adressée à un parlementaire européen néerlandais, qu’elle était préoccupée par les tenants et les aboutissants de la solution de Microsoft.Si aucune enquête n’est officiellement lancée, Bruxelles cherche à déterminer si Passport est bien conforme à la législation européenne en vigueur sur la protection de la vie privée. Les résultats de ces travaux ne sont pas attendus
avant plusieurs mois.Contrairement à une première enquête sur Microsoft et son système d’exploitation Windows, ouverte en février 2000 par la Commission européenne, les conclusions de Bruxelles sur Passport n’auront pas d’effets juridiques immédiats. Et il
appartiendra, le cas échéant, à chaque pays membre de l’Union européenne de prendre les mesures qui s’imposent.

Une affaire cloisonnée au territoire européen

Par ailleurs, selon Martha Bennett, analyste pour le GigaGroup, ” Il semble maintenant que les démêlés européens de Microsoft prennent par certains aspects une tournure plus politique que technique. “
Sur ce point, l’analyste s’appuie sur les récentes déclarations au Financial Times d’un responsable de la section antitrust du ministère américain de la Justice, Charles James. Interrogé par le quotidien, celui-ci avait en effet
affirmé, en substance, que quel que soit le verdict de la Commission européenne sur l’enquête Microsoft il n’aurait pas de portée juridique (monopoly leveraging) pour les Etats-Unis.Une déclaration qui prend tout son sens si l’on considère que, à Washington, le ministère de la Justice a passé un accord à l’amiable avec l’éditeur pour mettre un terme au très médiatique ” procès Microsoft “.
“On comprendra donc aisément que l’Europe n’apprécie pas de se voir dicter sa politique par les Etats-Unis”, ajoute Martha Bennett.Aujourd’hui, Microsoft Passport doit faire face aux assauts du
Liberty Alliance Project, une organisation initiée par son rival Sun Microsystem, qui travaille à l’émergence d’une solution standard et ” neutre ” d’identification, non contrôlée
par une seule et unique entreprise.

Décentraliser Passport pour le rendre interopérable

Sur ce point, Alain Le Hegarat, directeur marketing de la division .Net de Microsoft France, reconnaît que l’éditeur à évolué. “Quand il s’agit d’Internet, on ne peut pas faire l’impasse sur
l’interopérabilité.”
Au niveau des informations collectées, la configuration de Passport a également évolué. S’il est toujours question ” d’identifiant “, on affirme chez Microsoft qu’il n’est plus question, depuis septembre 2001, de collecter
des données à caractère personnel.Pour l’éditeur, Passport relève désormais de l’outsourcing, c’est à dire d’un “service d’externalisation d’une fonction basique d’un système donné”. Passport ne serait donc, ni
plus ni moins, qu’un service de sous-traitance rendu à tel ou tel acteur de l’Internet (comme eBay, ou Lastminute.com), en échange d’une rétribution financière au prorata du nombre d’identifications, prises en charge sur une période donnée.Si Microsoft Passport est déjà sur le marché, les spécifications techniques de la solution développée sous l’égide du Liberty Alliance Project ne sont attendues que pour l’été 2002.Malgré tout, l’importance du service de Microsoft demande à être relativisée. Si l’éditeur annonce officiellement 200 millions d’identifiants, son système de comptage rappelle, par certains côtés, le discours du PDG de Vivendi
Universal, Jean-Marie Messier, qui, au printemps 2000, ne craignait pas de recenser 70 millions “d’abonnés potentiels”à l’occasion du lancement du portail de services Vizzavi, le “nouveau Yahoo!
de l’Internet”

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Philippe Crouzillacq