Première parution le 28/11/2001
” Avec cet accord, c’est plus de 1 milliard de dollars en formation, assistance technique, matérielle et logicielle qui ira à des milliers d’écoles américaines dans le besoin “, a déclaré aux médias le patron de Microsoft, Steve Ballmer.Une initiative qui entre dans le cadre d’un règlement à l’amiable envisagé par la société de Seattle pour mettre un terme aux “class-action”” (procès en série) que lui intentent les consommateurs américains. A défaut d’être financières, les réparations seraient donc sociales.
Apple reste un acteur important du secteur éducatif américain
Mais, comme l’industrie informatique n’a pas été conçue comme un modèle d’organisation humanitaire, il se pourrait bien que Microsoft trouve dans cet épilogue judiciaire un certain intérêt économique.La concurrence, à commencer par Apple, historiquement très présent dans le secteur de l’éducation aux Etats-Unis, s’inquiète publiquement d’une incursion du géant du logiciel dans les écoles.Le constructeur de Cuppertino, périodiquement fragilisé par la conjoncture économique, détient encore, selon IDC, 23 % du marché des ordinateurs pour les établissements allant de la maternelle à l’école élémentaire.En 2000, cette part de marché était, selon Apple, de 18,2 % pour les ordinateurs portables sur l’ensemble du secteur éducatif américain.” Nous sommes surpris de voir qu’un accord imposé à Microsoft, pour violation des lois en vigueur, puisse aboutir à ce que cette société s’immisce injustement dans l’éducation, l’un des rares marchés où elle n’est pas encore en situation de monopole “, a commenté hier le PDG d’Apple, Steve Jobs.De son côté, Microsoft se défend en affirmant vouloir “réduire la fracture numérique”, et fait remarquer que les logiciels alloués par Microsoft ne sont pas destinés à tourner exclusivement sur des PC, mais aussi des machines Macintosh.
Le ” baiser de l’araignée ” de Microsoft à Apple
Depuis quelques années, Microsoft a en effet mis l’accent sur le développement de logiciels pour Macintosh (à commencer par la toute dernière version de sa suite bureautique Office pour Mac OS X).Parallèlement, en 1997, la société cofondée par Bill Gates rachetait pour 150 millions de dollars de titres Apple, à un moment où l’entreprise était dans un état critique.Aujourd’hui, avec un peu de recul, cet épisode, présenté à l’époque comme une opération de sauvetage, pourrait très bien s’apparenter à la stratégie dite du ” baiser de l’araignée “.Cet insecte s’emploie en effet à séduire sa proie afin de pouvoir par la suite l’immobiliser définitivement.Pour l’heure, la suite des aventures judiciaires de Microsoft appartient à un juge fédéral qui vient de commencer ses auditions à Baltimore, dans le Maryland.Aux dernières nouvelles, Microsoft aurait sous-évalué le montant qu’il serait amené à verser aux plaignants.Dans le procès antitrust qui l’oppose au gouvernement américain, Microsoft a récemment conclu un accord avec le ministère de la Justice et dix-huit Etats américains.Mais certains Etats membres de l’Union, comme le Connecticut, ont annoncé qu’ils ne se rangeraient pas derrière cette décision.
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