Première parution le 5 juillet 2005Le créateur du ver Sasser risque cinq ans de prisonLe procès de l’auteur du ver Sasser, qui avait infecté plusieurs centaines de milliers de machines en mai 2004, s’ouvre ce mardi 5 juillet en Allemagne.Le procès de Sven Jaschan, l’auteur de Sasser, s’est ouvert ce mardi 5 juillet devant le tribunal des mineurs de Verden en Allemagne. Il devra répondre de trois chefs d’accusation : modification de données
informatiques, piratage et atteinte à une entreprise publique. Selon l’AFP, le jeune homme a reconnu, dès la première audience, être à l’origine du virus qui aurait contaminé des millions d’ordinateurs.Il encourt une peine allant jusqu’à cinq ans de prison, mais sa minorité à l’époque des faits ?” il avait dix-sept ans ?” pourrait atténuer le verdict. Une lourde peine ne pourrait ainsi être prononcée
que si une volonté manifeste de nuire était démontrée. Toutefois, une poursuite au civil par la suite n’est pas à exclure.Le virus Sasser s’était déclaré
début mai 2004. Exploitant une faille de Windows (XP, 2000 et Server 2003), ce ver cherchait avant tout à se reproduire, occasionnant au passage un arrêt intempestif des machines
contaminées. Considéré d’une dangerosité moyenne ?” un simple pare-feu suffisait à l’arrêter ?” et aujourd’hui maîtrisé, il a tout de même infecté plusieurs centaines de milliers d’ordinateurs dans le
monde, dont ceux de l’AFP et de la banque Goldman Sachs. Victime du ver, la compagnie aérienne Delta Airlines avait même dû retarder plusieurs vols.
Dénoncé par lun de ses proches
L’éditeur d’antivirus Sophos le classait finalement en troisième position dans son top 10 des virus en 2004 (en nombre de cas rapportés). S’il est impossible d’évaluer exactement les dommages financiers
occasionnés par Sasser, le chiffre d’un million d’euros est évoqué. Les 143 plaignants dans ce procès cumulent pour leur part une ardoise de 157 000 dollars.Ce procès est l’un des premiers menés contre l’auteur d’un virus souche. Son arrestation avait été rendue possible peu de temps après la déclaration de Sasser grâce à la dénonciation d’un de ses proches,
appâté par la promesse de récompense de Microsoft. Sven Jaschan, qui opérait seul, avait alors avoué être également l’auteur de variantes du virus Netsky. En France, la loi sur la confiance dans l’économie numérique de juin 2004 a fixé
les peines encourues par l’auteur d’un tel virus et ses éventuels complices : ils risquent chacun une peine de cinq ans d’emprisonnement et de privation de droits, ainsi que 75 000 euros d’amende.
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