Mise en liquidation judiciaire depuis la fin mars 2002, la start-up MinutePay a échoué dans sa tentative de convaincre de nouveaux investisseurs. BNP Paribas avait investi 2 millions d’euros et le fonds d’investissements Chrysalead 4 millions d’euros dans le projet.A l’instar de la société américaine Paypal, MinutePay avait développé un service de paiement par mail entre particuliers.Pour permettre l’ouverture de comptes, un partenaire bancaire était indispensable : c’est ainsi que BNP Paribas, par le biais de Banque Directe, jouait le rôle de conservateur des fonds.Plus de 40 000 comptes MinutePay avaient été ouverts, souvent crédités de petites sommes issues, par exemple, de jeux-concours organisés par Lotree ou Bingopoly.Pour que les internautes récupèrent leurs sommes d’argent et puissent les virer sur leurs comptes bancaires classiques, Banque Directe a organisé une vaste opération.” Nous avons développé une solution électronique pour que les internautes effectuent en ligne leurs virements, explique Marc Lanvin, directeur de la clientèle de Banque Directe. Les deux tiers des internautes ont déjà récupéré leurs sommes. Nous lançons en ce moment une campagne de relance pour que les derniers utilisateurs de Minute Pay viennent récupérer leur argent. Les 15 000 comptes encore ouverts contiennent de petites sommes, en moyenne de 2,5 euros. “
Erreurs stratégiques et panne de cash
Le service commençait ainsi à se développer mais ” il nous manquait environ 2 millions d’euros pour tenir le cap”, explique Wilfrid Romuald, l’ancien directeur des opérations de MinutePay Europe.L’environnement économique et financier défavorable a joué, mais également les décisions stratégiques du groupe Paribas de stopper les investissements en ligne.La principale erreur stratégique de MinutePay a certainement été de ne s’appuyer en amont que sur un unique partenaire bancaire, un écueil de base pour prétendre à la création d’un standard.” Par rapport au timing dont nous disposions, la recherche d’un autre acteur bancaire s’est révélée impossible. Il faut dire qu’on était alors en plein marasme au niveau des marchés financiers “, explique Wilfrid Romuald.
Les fondateurs gardent espoir
L’ancienne équipe dirigeante de MinutePay n’a pas dit son dernier mot. Wilfrid Romuald et Alain Pinto, avec trois autres collaborateurs, ont créé il y a un mois la société Epay Solutions, qui propose des prestations de consulting sur les solutions de paiement entre particuliers.La start-up MinutePay renaîtra-t-elle de ses cendres ? C’est envisageable, en France, si l’équipe d’Epay Solutions arrive à imposer ses solutions technologiques à un nombre suffisant d’acteurs bancaires.Ou en Hollande, avec la holding néerlandaise MinutePay BV, détentrice officielle de la technologie… et également en cours de liquidation judiciaire. A condition, cependant, qu’un repreneur de dernière minute se présente pour racheter la technologie et décide de poursuivre lactivité.
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